Thèse soutenue

L'absence et la communication dans l'œuvre de Jules Supervielle

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Sonoko Sato
Direction : Eric Benoit
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures française, francophones et comparée
Date : Soutenance le 16/12/2019
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Textes, littératures, écritures et modèles (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Michel Collot
Examinateurs / Examinatrices : Eric Benoit, Hélène Laplace-Claverie, Jean-Michel Gouvard, Moriyuki Hoshino
Rapporteurs / Rapporteuses : Michel Collot, Hélène Laplace-Claverie

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Devant la singularité de l’œuvre de Jules Supervielle (1884-1960), qui vise à réconcilier la poésie classique et la poésie moderne dans la littérature française, l’hypothèse faite ici est que l’absence inscrite profondément dans sa vie et dans son œuvre est le moteur de la communication d’un rêve et d’une émotion poétique entre le poète et le monde, ainsi qu’entre le texte et le lecteur. Notre recherche débute par un examen de la genèse de son univers poétique sur les plans biographique, phénoménologique et psychanalytique, puis de la communication onirique et silencieuse, profondément marquée par le va-et-vient entre l’absence et la présence, à travers une analyse des fonctions du sommeil, de l’oubli et du silence ; c’est ensuite le dynamisme de la communication entre le texte poétique et le lecteur qui est examiné, en étroite liaison avec les notions de « fil conducteur » et de « coefficient de prose » dans le poème, ainsi que d’« hermétisme transparent ». La rupture à la fois ontologique et géographique, qui fait surgir le sujet lyrique de l’interaction entre le monde extérieur et le monde intérieur, engendre un univers poétique propre à Supervielle. Sa poésie consiste à chercher dans l’absence la présence cachée et « inconnue » des êtres, afin de renouer une relation avec ceux qui sont oubliés ou lointains, et jusqu’à établir aussi la communication avec son lecteur par le chant et la voix. La dialectique entre l’absence et la communication n’a pour fonction ni de résoudre les contradictions ni de franchir la différence, mais consiste bien plutôt à rapprocher les absents et les lointains afin d’atténuer l’étrangeté intérieure et de partager la souffrance.