Thèse soutenue

Le Monde artisanal en transformation, éducation technique et circulations de savoirs en Colombie. 1880-1930

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Auteur / Autrice : Juliana Alvarez Olivares
Direction : Pilar González Bernaldo de QuirósOscar Almario García
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire, histoire de l’art et archéologie. Histoire et civilisations
Date : Soutenance le 21/09/2018
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité en cotutelle avec Universidad nacional de Colombia
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Economies, espaces, sociétés, civilisations : pensée critique, politique et pratiques sociales (Paris ; 2000-2019)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019)
Laboratoire : Identités, cultures, territoires (Paris ; 1992-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Pilar González Bernaldo de Quirós, Oscar Almario García, Françoise Martinez, Gilberto Loaiza Cano, Fabio Zambrano Pantoja, Sonia Pérez Toledo, América Larraín González
Rapporteurs / Rapporteuses : Françoise Martinez, Gilberto Loaiza Cano

Mots clés

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Résumé

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La thèse prend comme objet d’étude des artisans colombiens entre 1880 et 1930 dans les villes de Medellín et Bogotá. Elle les considère comme des sujets fondamentaux dans les dynamiques qui se sont développées pendant cette période. Au-delà de la description du monde artisanal, la recherche s’intéresse à la manière dont ce secteur est devenu un agent qui a réagi aux phénomènes à l'échelle nationale et transnationale. Dans le premier sens, en Colombie, les liens sociaux et les formes de production que les artisans avaient enfanté depuis des siècles ont été actifs et exprimés de diverses manières, comme la révolte qui a éclatée à Bogotá en 1893 et les publications dans les journaux des artisans. L’Hégémonie conservatrice qui a conduit la Colombie à la fin du XIXe siècle avait pour un de ses objectifs l’enseignement technique, en particulier pour les artisans, afin de remplacer la fonction exercée par les corporations et de préparer la main-d’œuvre à l’industrie. Dans ce contexte, il y eu une prolifération d'établissements d'enseignement des connaissances de base et techniques avec une composante morale importante. Cette recherche s'intéresse à l'analyse des écoles d'art et métiers et rend compte des réactions du secteur artisanal à la professionnalisation de leurs métiers et aux changements requis par l'intention de mettre en œuvre l'industrialisation. Bien que le phénomène de l'enseignement technique aide à comprendre les caractéristiques de l'artisan colombien au cours de la période étudiée, cela ne peut être compris sans une observation plus large.Basée sur l'approche de l'histoire globale des connexions, la présente recherche permet de comprendre, du point de vue peu exploré par l'historiographie, comment l'expérience des artisans en Colombie aux portes de l'industrialisation a dépassé la réalité nationale. Les phénomènes transnationaux tels que l’insertion sur le marché, la professionnalisation et la spécialisation des métiers par le biais de l’enseignement technique et la circulation des connaissances et des personnes faisaient partie de la dynamique du monde artisanal.Dans ce contexte, les espaces d’internationalisation des connaissances, tels que les Congrès d’enseignement technique et les Expositions Universelles, ont permis la circulation de nouvelles techniques, de connaissances artisanales et la socialisation des méthodes d’enseignement. De même, ils ont encouragé la mobilité des personnes liées à ces questions, comme ce fut le cas pour les personnages colombiens, y compris certains artisans. Les voyages en Europe ont permis de connecter le monde artisanal aux nouvelles avancées, mais ils n'étaient pas le seul moyen par lequel les artisans étaient connectés aux techniques européennes. Les congrégations religieuses et les associations de laïcs étaient un autre mécanisme qui favorisait la circulation du savoir artisanal en Colombie. Les Lasalliens, les Salésiens et les Sœurs de la Présentation ont fondé des institutions pour se former aux connaissances techniques avec une forte composante morale.Enfin, entre les phénomènes nationaux et transnationaux, le monde artisanal colombien de la fin du XIXe et du début du XXe siècle a évolué entre différentes logiques. Une partie de lui a défendu ses formes de production dans les ateliers et une autre était ouverte aux nouvelles techniques et aux nouvelles méthodes de production. Ce mouvement, entre permanence et transformation, montre que ce secteur a été un élément clé dans la préparation du pays sur la voie de l’industrialisation, outre ses liens sociaux et ses formes de production moins faciles à dissoudre.