Thèse soutenue

Droit, coutumes et justice coloniale : les affaires de caste dans les établissements français de l'Inde, 1816-1870

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Auteur / Autrice : Julie Marquet
Direction : Marie-Noëlle BourguetPierre Singaravélou
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire, histoire de l’art et archéologie. Histoire contemporaine
Date : Soutenance le 28/11/2018
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Economies, espaces, sociétés, civilisations : pensée critique, politique et pratiques sociales (Paris ; 2000-2019)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Identités, cultures, territoires (Paris ; 1992-....)
établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019)
Jury : Président / Présidente : Simona Cerutti
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Noëlle Bourguet, Pierre Singaravélou, Simona Cerutti, Hélène Blais, Isabelle Surun, Nandini Chatterjee, Zoé Elisabeth Headley
Rapporteurs / Rapporteuses : Hélène Blais, Isabelle Surun

Mots clés

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Résumé

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Tout au long du XIXe siècle, le gouvernement des Établissements français de l’Inde promet de respecter les us et coutumes des Indiens. Il s’engage notamment à juger les habitants de ses établissements suivant ces us et coutumes. Il forge ainsi une catégorie juridique pour désigner les conflits coutumiers pris en charge par la justice coloniale : les « affaires de caste ».Cette étude des affaires de caste contribue aux développements récents des recherches d’histoire impériale et coloniale sur la formation du droit. Elle rejoint les travaux actuels qui remettent en cause l’idée que le droit colonial est imposé par le haut, suivant une logique rationnelle, et montrent qu’au contraire, il est le fruit de compositions avec les formes juridiques précoloniales et les possibilités locales. La thèse étudie spécifiquement les processus de composition à l’œuvre dans le façonnement du système juridique en matière de caste. Le système juridique, entendu comme l’ensemble des règles de droit, les institutions chargées de les appliquer et les usages de ces institutions, est envisagé dans son rapport aux demandes sociales. Cette approche localisée de la situation coloniale apporte de plus un éclairage nouveau sur la société indienne dans le sud du sous-continent. Elle participe ainsi au débat sur la constitution des castes comme unité sociale et comme catégorie administrative à la période coloniale. Le système juridique est examiné sous différents angles. Dans un premier temps, la focale est placée sur les cadres coloniaux des affaires de caste et les modalités d’expression de la souveraineté du gouvernement colonial. Dans un second temps, l’attention est tournée vers les différents acteurs de la résolution des conflits, qui participent au façonnement de ces cadres. Pour finir, l’étude s’arrête sur la forme et les enjeux des litiges, de manière à saisir le rôle des justiciables dans la production des normes sociales et juridiques