Thèse soutenue

Résistance de Plasmodium falciparum à la sulfadoxine-pyriméthamine : données épidémiologiques et modélisation

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Auteur / Autrice : Milena du Manoir
Direction : Antoine BerryMarie BrutJuan José Lopez Rubio
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Microbiologie
Date : Soutenance le 21/09/2018
Etablissement(s) : Toulouse 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie Santé Biotechnologies (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Physiopathologie de Toulouse-Purpan (Toulouse ; 2002-2020) - Laboratoire d'Analyse et d'Architecture des Systèmes (Toulouse ; 1968-....) - Maladies infectieuses et vecteurs : écologie, génétique, évolution et contrôle (Montpellier)

Résumé

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En 2016, 216 millions de cas et 445000 décès liés au paludisme ont été reportés par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 90 % de ces cas ont eu lieu sur le continent africain, très majoritairement causés par Plasmodium falciparum. Chez les femmes enceintes le paludisme peut avoir de lourdes conséquences en termes de morbidité et de mortalité aussi bien pour la mère que pour l'enfant à venir. Outre l'utilisation de moustiquaires imprégnées, l'OMS recommande l'utilisation d'un traitement préventif intermittent par sulfadoxine-pyriméthamine (SP) pour les femmes enceintes des zones endémiques d'Afrique sub-saharienne. La résistance du parasite à la SP est un réel problème en l'absence d'alternative thérapeutique et le niveau de résistance est déjà très élevé dans certaines régions d'Afrique. Cette résistance est causée par différents polymorphismes nucléotidiques simples (SNPs) sur les gènes codant pour DHPS et DHFR. Ces mutations modifient la structure 3D de ces enzymes, diminuant leur liaison à la SP. Ce travail s'est attaché à faire un état des lieux récent de la prévalence des mutations des gènes pfdhfr et pfdhps à travers 7 sites d'Afrique Centrale. Un octuple mutant combinant trois mutations sur le gène pfdhfr et cinq mutations sur le gène pfdhps (CirnI + vagKgs) a été découvert à Yaoundé en 2015 ; nous l'avons retrouvé au Nigeria et au Cameroun mais pour la première fois à un haut niveau de prévalence à Maroua (52,2%). Sur plusieurs sites d'Afrique Centrale, nous décrivons l'augmentation de la prévalence de la mutation K540E, typique des parasites résistants de l'Afrique de l'Est et sur laquelle se base l'implémentation de la SP par l'OMS. D'autre part, à partir d'un modèle d'homologie de pfDHPS, nous avons utilisé des techniques de dynamique moléculaire pour mieux comprendre les modifications de la structure 3D liées à différents haplotypes d'intérêts retrouvés en Afrique Centrale. Cette partie de l'étude propose une autre approche pour évaluer et visualiser l'effet structurel des mutations, élément supplémentaire à la compréhension de leur impact sur la résistance à la SP.