Thèse soutenue

Comment les niveaux mi-trophiques marins répondent-ils aux processus à petite échelle ?

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Auteur / Autrice : Alberto Baudena
Direction : Francesco D'OvidioXavier Capet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Météorologie, océanographie physique et physique de l'environnement
Date : Soutenance le 14/12/2018
Etablissement(s) : Sorbonne université en cotutelle avec Centre d'études franco-italien
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'environnement d'Île-de-France (Paris ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'océanographie et du climat : expérimentations et approches numériques (Paris ; 2005-....)
Jury : Président / Présidente : Lars Stemmann
Examinateurs / Examinatrices : Guido Boffetta
Rapporteurs / Rapporteuses : Bettina Fach, Daniele Lucidone

Résumé

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La compréhension du couplage entre les processus biologiques et physiques est un élément fondamental pour évaluer l’état des océans afin de protéger les écosystèmes marins des effets du changement climatique, de l’exploitation humaine, de la pollution, ainsi que pour comprendre le rôle des océans dans le système climatique. En effet, comme les organismes marins vivent dans un environnement fluide et sont continument transportés par les courants, les phénomènes physiques et biologiques sont intimement liés. Ainsi, au contraire de ce qui se passe sur terre, où la topographie du paysage change sur des échelles de temps évolutionnaires (dans l’ordre de centaines ou millions d’années), dans l’océan le paysage évolue sur les mêmes échelles de temps que celles des processus écologiques. Dans cette thèse j’analyse, en particulier, le rôle des structures à fine échelle (désignées dans la suite de ce document comme les « fine échelles »), qui présentent un pic dans le spectre d’énergie océanique, et dont les échelles de temps (jours à semaines) se superposent avec d’importants processus écologiques tels que le développement des blooms phytoplanctoniques ou la durée des périodes de nourrissage des prédateurs supérieurs. Il a été déjà démontré que les fines échelles jouent un rôle central dans le conditionnement de la production primaire, dans l’abondance et la composition des niveaux trophiques inférieurs, et dans le comportement des prédateurs supérieurs. Cependant, leur influence sur les niveaux trophiques intermédiaires est moins connue, alors que ces échelons constituent une partie essentielle de la chaine trophique et sont sous une pression sans précédents de la part activités humaines. Ceci est principalement causé par la disponibilité limitée des données à grande échelle, et à des difficultés de mesures depuis les navires océanographiques. Cette thèse traite ce manque de connaissances sur deux problématiques. La première question concerne l’impossibilité de détecter les niveaux trophiques intermédiaires par satellite, ce qui nécessite le développement des nouvelles stratégies de surveillance ad hoc. La deuxième question irrésolue concerne l’interaction entre la capacité de nage du necton avec les dynamiques de fine échelle. Pour essayer de répondre à ces questions, dans ce travail j’adopte une approche Lagrangienne, en me focalisant donc sur les trajectoires des particules d’eau, et je l’intègre à des nouvelles méthodologies appliquées aux données acoustiques, à l’analyse des systèmes complexes ainsi qu’à la théorie des réseaux. Je me focalise sur la région de Kerguelen, à cause de son importance écologique et de la grande disponibilité d’information qui a permis de caractériser ses dynamiques écologiques relativement simples, basées principalement sur la limitation de la production primaire par le fer qui est fourni par le plateau. Je considère les myctophidés comme le poisson de référence de cette étude par leur abondance dans tous les bassins océaniques, et par l’intérêt qu’ils pourraient recevoir prochainement de la part de la pêche commerciale. (...)