Illusion du surnaturel et illusionnistes à la Renaissance : entre théories et pratiques, conceptions techniques et représentations sociales
Auteur / Autrice : | Thibaut Rioult |
Direction : | Pierre Caye |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Esthétique, histoire et théorie des arts |
Date : | Soutenance le 23/11/2018 |
Etablissement(s) : | Paris Sciences et Lettres (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, Arts, Sciences humaines et sociales (Paris ; 2010-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Jean Pépin (Villejuif, Val-de-Marne) |
établissement de préparation de la thèse : École normale supérieure (Paris ; 1985-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Bruno Pinchard |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Caye, Bruno Pinchard, Jean-Patrice Boudet, Yves Hersant, Michela Malpangotto | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Bruno Pinchard, Jean-Patrice Boudet |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
L’illusionnisme, ou prestidigitation, est magie simulée, mise en scène du surnaturel. Cette thèse dresse un panorama de cette discipline à la Renaissance selon deux généalogies. La première est technique et pratique. Elle se fonde sur la littérature antique des secrets et la magie naturelle, transmises jusqu’aux savants, ingénieurs, artisans, saltimbanques et philosophes naturels renaissants. Elle implique une esthétique spécifique du choc, de la merveille ou de l’attraction. Sa subtilité technique fascine. Basée sur l’ingenium, elle suppose un « double public » de profanes et d’initiés. Elle ouvre à une science spectaculaire, une technique ludique, se révèle un puissant outil pédagogique et un excellent remède à la mélancolie. La seconde généalogie concerne sa réception sociale. La théologie, la démonologie, la littérature et les beaux-arts se sont confrontés au bateleur et en ont fait un marqueur d’illusion. Figure symbolique utilisée par les prédicateurs ou les polémistes, il prend place au cœur des débats sur la nature des actions diaboliques, la puissance du signe ou la transsubstantiation. Faisant du diable le suprême bateleur, la démonologie condamne généralement en retour le « prestigiateur » et ses illusions. A la croisée de ces deux généalogies, Reginald Scot, protestant, démonologue et premier pédagogue de la prestidigitation, en fait l’instrument de la critique sceptique la plus radicale, dédiabolisant les phénomènes surnaturels. Finalement, l’illusionnisme, véritable objet de savoir transverse à tous les champs, permet de jeter un autre regard sur la technique à la Renaissance.