Thèse soutenue

Une communication/un marketing politique et les représentations de "la Catalanité" dans le département des Pyrénées Orientales

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Auteur / Autrice : Françoise Barrère
Direction : Henri Boyer
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 12/01/2018
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 58, Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : DIPRALANG (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Carmen Alén Garabato
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrick Charaudeau, Christian Lagarde

Résumé

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L’objet de cette recherche est la communication institutionnelle que le conseil général des Pyrénées-Orientales - rebaptisé depuis 2015 « conseil départemental » - a mis en circulation à partir de 1998, et qui reste aujourd’hui encore en vigueur dans le département. Depuis les lois dites de décentralisation (1982), les acteurs politiques locaux qui gouvernent les collectivités territoriales ont bien saisi l’importance des enjeux - tout autant économiques/touristiques que symboliques et politiques - d’une patrimonialisation favorisant la construction d’une identité territoriale. Pour les collectivités dont le territoire recouvre une entité sociolinguistique (socio-historique et linguistique), cette construction identitaire va pouvoir s’ancrer à la langue minorée, qui devient "le vecteur [privilégié] du patrimoine culturel immatériel" (UNESCO, 2003) « local ».La communication-marketing du conseil général des P.O. opte donc pour le concept-clé de « la Catalanité ». La campagne promotionnelle crée des supports médiatiques spécifiques, qui mettent en scène et affichent une « Catalanité » offrant à la collectivité territoriale et à son président la garantie d’un label.Mais ce marketing politique s’inscrit dans la situation de conflit diglossique franco-catalan. S’il a à cœur d’afficher une spécificité identitaire catalane pour promouvoir l’attractivité du territoire, il construit/reconstruit l’interdiscours dominant en s’appuyant immanquablement sur des représentations sociolinguistiques qui l’inscrivent dans la dynamique conflictuelle diglossique. En partant d’observations très « micro », qui examinent les moyens verbaux et les stratégies discursives mises en œuvre par cette parole institutionnelle, on rejoint la perspective « macro » sociolinguistique en montrant qu’ils participent de fonctionnements diglossiques et contribuent à l’idéologisation du conflit diglossique franco-catalan.L’analyse s’inscrit au carrefour de la sociolinguistique « périphérique » et de l’analyse argumentative du discours ; elle emprunte certains de ses outils à la linguistique praxématique. Cependant la spécificité pluridisciplinaire de l’objet d’étude l’a conduite à un « bricolage » scientifique intégrant également les approches de la science politique, de l’économie-marketing, des sciences de l’information et de la communication ou encore de la psychologie sociale.