Thèse soutenue

Étude des liens entre les difficultés d’attention et le stress chez les jeunes, de la maternelle à l’université : rôles des comportements parentaux et des problèmes de sommeil

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Auteur / Autrice : Eric Meyer
Direction : Grégory Michel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 06/12/2018
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Bordeaux)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : T6 - Santé et réussite des jeunes
Laboratoire : Bordeaux population Health
Jury : Président / Présidente : Henri Chabrol
Examinateurs / Examinatrices : Grégory Michel, Henri Chabrol, Catherine Blatier, Diane Purper-Ouakil
Rapporteurs / Rapporteuses : Henri Chabrol, Catherine Blatier

Résumé

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Ces dernières années, la santé des jeunes générations est devenue une priorité et il est important de pouvoir mieux identifier les signes de mal-être et/ou de souffrance des jeunes. L’étude de ces problématiques de souffrance est d’autant plus importante que la réussite des jeunes passe par le fait d’être en bonne santé. Nous avons choisi de nous centrer sur deux dimensions de ces problématiques qui impactent la scolarité et l’efficacité des jeunes de la maternelle à l’université : le stress et les difficultés d’attention. Bien que la littérature aborde majoritairement la problématique des difficultés d’attention sous l’angle du Trouble de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH), elles regroupent également les difficultés pouvant être présentes dans l’ensemble des dimensions cognitives propre à l’attention, et, peuvent être inhérentes à d’autres souffrances psychiques comme la dépression, l’anxiété, les troubles psychotiques. En considération avec la littérature récente, pour nous, les difficultés d’attention correspondent à un continuum dont une extrémité serait le TDAH, pouvant ainsi être défini selon le niveau de symptomatologie du TDAH. Le stress est défini et évalué de manière multiple, selon des marqueurs physiologiques, ou encore par des inventaires d’événement de vie. Pour des raisons théoriques, nous le définissons par le concept de stress perçu et ressenti. Il ressort que les liens entre le stress et les difficultés d’attention ne sont pas clairs. Certaines études mettent en avant un impact du stress sur les difficultés d’attention, d’autres des difficultés d’attention sur le stress. Afin d’approfondir ces liens, nous avons isolé deux prédicteurs de la symptomatologie du TDAH en lien avec le stress : les comportements parentaux et les problèmes de sommeil. Toutefois, il n’existe à notre connaissance aucune étude ayant travaillé les liens entre le stress, la symptomatologie du TDAH et les problèmes de sommeil, et, entre le stress, la symptomatologie du TDAH et les comportements parentaux. Afin d’étudier ces liens et comprendre l’articulation du stress et de la symptomatologie du TDAH (difficultés d’attention et comportements d’hyperactivité), nous avons réalisé trois études: deux en population générale, auprès d’enfants en maternelle (3-6 ans) et auprès d’étudiants à l’université, et, une auprès d’enfant et d’adolescents (6-16 ans) présentant des difficultés scolaires. Nos études montrent que le stress est fortement associé aux difficultés d’attention et moins aux comportements d’hyperactivité chez les 3-6 ans et chez les étudiants. Chez les 6-16 ans, le stress perçu n’est pas associé à la symptomatologie du TDAH au contraire des difficultés émotionnelles mesurées par les parents qui sont associées aux difficultés d’attention et aux comportements d’hyperactivité. Les problèmes de sommeil sont associés aux difficultés d’attention et aux comportements d’hyperactivité chez les étudiants, ils ne sont associés qu’aux comportements d’hyperactivité chez les 3-6 ans et qu’aux difficultés d’attention chez les 6-16 ans. Nos résultats montrent la présence d’une médiation partielle chez les étudiants que nous ne retrouvons pas chez les enfants et adolescents. Les comportements parentaux, principalement coercitifs, sont associés avec les comportements d’hyperactivité et d’inattention. Et il semble que le stress soit un médiateur partiel entre les comportements parentaux et la symptomatologie du TDAH. Ainsi l’ensemble de nos études montrent l’importance de considérer les difficultés d’attention selon un continuum et de tenir compte du stress et des difficultés de sommeil lorsque nous évaluons la présence de difficultés d’attention. Ces deux variables peuvent augmenter la sévérité des difficultés d’attention, pouvant peut-être provoquer un TDAH-like. Ce travail de thèse fait également ressortir un champ d’intervention possible par la prise en compte simultanée des difficultés d’attention, du stress et des problèmes de sommeil.