Thèse soutenue

"Cerchiamo un segno che superi la vita" : perception du sensible et de l'invisible dans l'oeuvre de Salvatore Quasimodo

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Auteur / Autrice : Heloise Moschetto
Direction : Yannick Gouchan
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues, littératures et civilisations romanes
Date : Soutenance le 03/12/2018
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Langues, Lettres et Arts (Aix-en-Provence ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche :  : Centre aixois d'études romanes (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône)
Jury : Président / Présidente : Perle Abbrugiati
Examinateurs / Examinatrices : Aurélie Gendrat-Claudel
Rapporteurs / Rapporteuses : Antonio Lucio Giannone, Flaviano Pisanelli

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse se propose de mette en évidence la façon dont Salvatore Quasimodo perçoit le sensible comme un tissu de « signes » qu’il apparente à des messages de l’invisible. Celui-ci les guette dans une quête spirituelle et existentielle générée par son incapacité à habiter harmonieusement le sensible, qu’il tente de combler par un rapport fusionnel à l’invisible : ses premiers poèmes s’apparentent à une solipsiste et onirique sublimation de la souffrance du « je » lyrique dont Dieu est l’interlocuteur unique, dans un dialogue où les mots sont remplacés par les signes. La seconde guerre mondiale introduit un premier changement d’indexation dans le rapport du poète au monde, l’obligeant à une redéfinition de son rapport à l’invisible et, par conséquent, au sensible. Son catholicisme se mue alors en humanisme, manifestation laïque d’une foi qui, elle, ne vacille pas. Au moment où il cesse de croire en Dieu, le poète se met à croire en l’homme. Cet élan enthousiaste est cependant de courte durée : l’homme dont Quasimodo avait rêvé de faire un héros se révèle aussi décevant que Dieu. Le poète se sent alors trahi par l’un comme par l’autre et constate avec amertume la déréliction des signes. Le dernier recueil du Sicilien, Dare e avere, introduit une ultime rupture dans son rapport au monde : celui-ci apparaît soudainement comme réconcilié avec le sensible comme avec l’invisible, dans une plénitude épiphanique. Mais ce qui pourrait à première vue apparaître comme l’accomplissement heureux d’un douloureux parcours initiatique se révèle trompeur : ces derniers recueils sont en réalité une sublimation littéraire de la terreur que ressent le poète à l’approche de la mort.