Thèse soutenue

Adolescents sujets à la précarité, à la violence et au danger; et psychothérapie institutionnelle

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Auteur / Autrice : Andras Spriet
Direction : Alain Vanier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie. Recherche en psychopathologie et psychanalyse
Date : Soutenance le 22/09/2017
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Recherches en psychanalyse et psychopathologie (Paris ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherches Psychanalyse, Médecine et Société (Paris ; 2001-....)
établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019)
Jury : Président / Présidente : Stéphane Thibierge
Examinateurs / Examinatrices : Alain Vanier, Stéphane Thibierge, Jean-Jacques Rassial, Sidi Askofaré, Laurie Laufer
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Jacques Rassial, Sidi Askofaré

Résumé

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Notre étude concerne la précarité, la violence et le danger chez les adolescents du quartier Hatikva, situé dans la banlieue-sud de Tel Aviv en Israël ; et la prise en charge de ces adolescents par l'institution Beit Ham au moyen de la psychothérapie institutionnelle. La précarité organise ici le quotidien de l'adolescent, ce déjà enfant : ici, l'enfant et l'adolescent sont confrontés à la précarité dans les domaines les plus élémentaires soit l'alimentaire, le jeu, le développement, l'accueil familial et sociétal, la protection, l'espace et la relation. C'est alors ce rapport intersignifiant élémentaire, structurant, entre ensemble et partie, entre nécessité et légitimité qui manque ou est très insuffisant pour permettre à la parole et à la demande de l'adolescent de s'articuler à l'extérieur, et par conséquent de constituer un appui et un recours. D'où notre problématique : la violence et le danger chez l'adolescent sont fonction de la précarité de la relation. Alors c'est cette "relation de connexion" (J. Lacan) élémentaire, ce rapport intersignifiant structurant entre énoncé et énonciation, entre "matériel signifiant" (J. Lacan) et sens, entre organisation déjà là et une présence qui n'opère pas. Ce qui confronte nombre d'adolescents et d'enfants à une difficulté de rencontre entre l'espace psychique et l'espace social, à une errance psychique et sociale, et à une difficulté de s'appuyer et de recourir au soutien extérieur pour faire face aux violences et aux dangers fortement présents dans leur milieu de vie. Mais ici c'est cet "espace du politique" (H. Arendt), cet espace de la relation, cette "signification de la participation" (L. Lavelle) qui sont sérieusement à interroger; soit ce "pas décisif culturel" (S. Freud). Mais la situation est critique car le potentiel de danger est très grand pour beaucoup de ces enfants et de ces adolescents. C'est donc la politique que ces adolescents interpellent directement, et nous avec : soit le sérieux de cette garantie d'un espace commun pour tous, du droit à la Cité, du droit à l'accueil et à la protection ; soit ces fondamentaux politiques non négociables pour la présence d'un enfant et d'un adolescent au monde c'est-à-dire de cet espace de la relation, de cet espace du rapport – intersignifiant – élémentaire et structurant. Qu'en est-il de cette existence politique d'un adolescent et d'un enfant, dont l'inconscient semble l'expression, quand le préjudice politique, quand la « misère symbolique » (P.-L. Assoun) auxquels sont confrontés tant d'enfants et d'adolescents sur ce terrain, ne permettent plus cette solidarité – existentielle – entre une présence au monde et espace, relation et structure, ou encore ce rapport intersignifiant élémentaire entre présence et participation, entre unité et continuité?