Thèse soutenue

Vertige, hypnose, ivresse : la vision dromoscopique dans le cinéma et l'art contemporain

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Auteur / Autrice : Kuei Yin Chou
Direction : Philippe Dubois
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études cinématographiques et audiovisuelles
Date : Soutenance le 01/12/2017
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Laboratoire : Institut de recherche sur le cinéma et l'audiovisuel (Paris)
Jury : Président / Présidente : Bruno-Nassim Aboudrar
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Dubois, Bruno-Nassim Aboudrar, Laurence Schifano, Dick Tomasovic
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurence Schifano, Dick Tomasovic

Résumé

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La « dromoscopie », terme proposé par Paul Virilio, désigne une conception visuelle du paysage en mouvement. La vision dromoscopique ne se limite pas à celle du pare-brise, mais aussi à celle d’une vitre, d’un hublot ou d’autres dispositifs de véhicule comme machine à vision, à travers lesquels l’image cinématographique ou audiovisuelle montre ce phénomène de perception particulière.Cette thèse a pour objectif de repenser le cinéma à travers cette vision mobile mystérieuse. Il existe une force commune derrière ces défilements du paysage, cette vision omniprésente, fragmentée, et apparemment banale, qui modifie notre perception discrètement et inconsciemment, mais ignorée malgré son énergie visuelle et kinesthésique. Trois effets que la vision dromoscopique provoque chez le spectateur sont explorés : vertige, hypnose, et ivresse. Devant le défilement spatial, le spectateur peut perdre ses repères dans l'illusion du mouvement ; entrer en état de conscience modifié ; ou éprouver une transformation radicale de la perception. La vision frontale provoque le vertige dans la traversée cosmique en voyage d’hyperespace ; la vision latérale hypnotise son observateur avec ses rythmes répétitifs ; l’ivresse des formes s’étend dans l’imagination d’un monde métamorphosé. Cette vision palpe son public de façon cutanée, musculaire, et viscérale.Caché derrière l’espace dramaturgique, le rythme dromoscopique incite discrètement la sensation kinesthésique du spectateur à rejoindre son mouvement, quand la conscience se concentre sur les intrigues. La vision dromoscopique nous emporte dans ses défilements simples et complexes, nous fait ressentir le mouvement, nous fait vivre le cinéma.