Thèse soutenue

La monnaie et son association avec les biens réels : théories et projets de réforme bancaire

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Jonathan Massonnet
Direction : Jean-Luc BaillySergio Rossi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 08/06/2017
Etablissement(s) : Bourgogne Franche-Comté en cotutelle avec Université de Fribourg (Fribourg, Suisse)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Droit, Gestion, Economie et Politique (Dijon ; Besançon ; 2017-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'économie de Dijon (LEDi) (Dijon)
établissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-....)
Jury : Président / Présidente : Alvaro Cencini
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Michel Servet, Dominique Torre
Rapporteurs / Rapporteuses : Alvaro Cencini, Xavier Bradley

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Le problème de l’association de la monnaie et des biens réels n’est toujours pas résolu dans la littérature instituée, qui reste marquée par une dichotomie de la sphère monétaire et de la sphère réelle. La monnaie y est habituellement considérée comme une grandeur marchande, une entité extra-économique ou le résultat d’une génération spontanée de la part du système bancaire. Elle serait alors échangée contre des biens réels ou des actifs financiers, ce qui interdit formellement de saisir l’idiosyncrasie qui permettrait de la déterminer dans un modèle. Déterminer la monnaie requiert alors de remonter à la production des biens réels, quand le paiement des salaires témoigne de l’union d’une monnaie-forme et d’un produit-fond. Dans ce cadre, la monnaie est un flux circulaire instantané (une grandeur positive et négative à la fois), que la banque émet sur demande des entreprises, et dans laquelle se loge le produit. Les travailleurs reçoivent ainsi le produit de leur travail sous une forme monétaire, l’association de la monnaie et des biens réels se traduisant par le revenu, qui restitue le pouvoir d’achat de la monnaie et la mesure économique. La valeur étant une relation entre la monnaie et les biens réels, elle est créée par le paiement des salaires et détruite à l’occasion de la dépense de consommation. Développée à l’origine par Bernard Schmitt, la théorie des émissions est le point fixe à partir duquel relire de manière critique les analyses classique, néoclassique, circuitiste et postkeynésienne. L’analyse classique distingue le concept de monnaie des supports monétaires, mais reste minée par une conception physique de la valeur, qui l’empêche de rapporter correctement le circuit. Cet échec est aussi celui de l’analyse circuitiste, qui pèche par une lecture physique du circuit et confère aux banques une capacité de création métaphysique. L’analyse néoclassique ne parvient pas à intégrer la monnaie à la théorie de la valeur-utilité en considérant la monnaie comme une grandeur nette, dont la valeur est déterminée par l’échange. De façon apparentée, l’analyse postkeynésienne prône, malgré le principe de la demande effective, une conception patrimoniale de la monnaie, qui laisse l’offre globale et la demande globale indéterminées. S’interdisant d’associer la monnaie et les biens réels formellement, l’ensemble de ces analyses laisse la valeur de la monnaie et la mesure économique inexpliquées, tout en étant miné par un principe conservatif, qui interdit de restituer l’augmentation de la richesse sociale. L’association de la monnaie et des biens réels doit finalement se retranscrire dans la réalité, par une réforme adaptée des structures bancaires, qui détonne ici des stratégies de ciblage monétaire et de ciblage d’inflation, du Bank Charter Act, du Plan for the Establishment of a National Bank de David Ricardo, des plans de couverture intégrale, ainsi que des propositions de libéralisation monétaire (à la Friedrich Hayek notamment).