Thèse soutenue

L'espace transmanche : un territoire transfrontalier maritime ?

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Auteur / Autrice : Delphine Blanchard
Direction : Pierre ThorezClarisse Didelon Loiseau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance le 03/07/2017
Etablissement(s) : Normandie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Homme, sociétés, risques, territoire (Rouen)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université du Havre (1984-....)
Laboratoire : Identité et différenciation de l'espace, de l'environnement et des sociétés (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime ; 2008-....)
Jury : Président / Présidente : Bernard Reitel
Examinateurs / Examinatrices : Clarisse Didelon Loiseau, Louis Marrou
Rapporteurs / Rapporteuses : Yves Boquet, Grégory Hamez

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette thèse a pour objectif de définir un nouveau concept : celui de Territoire Transfrontalier Maritime (TTM) qui se différencie du concept de territoire transfrontalier terrestre par la présence de la mer qui modifie la dialectique ouverture/fermeture propre à ces territoires, du concept de territoire « inter-côtier » puisque la dialectique frontalière vient se superposer à la distance instaurée par la mer et des concepts de méditerranée dans la mesure où les territoires transfrontaliers maritimes se définissent par leur proximité à la frontière alors que les méditerranées comprennent des espaces distants de plusieurs milliers de kilomètres de la frontière.Pour y parvenir, la première partie de la thèse se décompose en trois chapitres. Le premier mène une réflexion autour de la territorialisation de la mer puisque les TTM sont centrés tant géographiquement qu’humainement sur la mer. Or si cette mer s’apparente à un no man’s land il semble inconcevable de parler de TTM. Le second chapitre revient sur la définition de ce concept et les questions qu’il soulève. Une réflexion autour de l’association des termes « mer et proximité » y est conduite : la mer éloigne-t-elle ou rapproche-t-elle les populations riveraines ? Enfin le troisième chapitre présente l’espace transmanche, retenu car il permet de produire des données empiriques inédites tout en testant les hypothèses. Il dévoile aussi le protocole méthodologique élaboré pour l’analyse des TTM, inspiré de la FSS de Di Méo et adapté aux spécificités de ces territoires. La seconde partie expose les résultats obtenus dans le cadre du terrain tout en conservant une démarche comparative afin de bien différencier conceptuellement les TTM des concepts cités précédemment. Le quatrième chapitre est en lien avec les pratiques de l’espace : Observe-t-on des spécificités dans ces pratiques ? La proximité les explique-t-elle ? En quoi les motifs de ces flux contribuent-ils à la territorialisation de l’espace ? Le cinquième chapitre analyse les représentations de l’espace puisque la thèse se positionne dans le champ de la géographie sociale et culturelle. Nous questionnons l’altérité des résidents transmanche : les résidents français et anglais de cet espace ont-ils des visions communes d’un espace partagé ? Enfin le dernier chapitre est dédié à l’institutionnalisation de l’espace. En effet les TTM n’ayant pas d’existence politico-administrative il est nécessaire que leurs acteurs coopèrent et partagent une vision commune de l’espace. Ainsi les concepts de coopération transfrontalière et de gouvernance transfrontalière maritime sont mobilisés. Une étude particulière est menée autour des jumelages transfrontaliers et des relations qu’ils entretiennent avec la territorialisation des espaces. Tout au long de notre travail, l’étude des interactions entre la matérialité, l’immatérialité et l’institutionnalisation de l’espace est au centre de la réflexion. Le questionnement général de la thèse intègre aussi l’incidence de la maritimité sur la constitution d’un TTM. Enfin en raison de notre territoire d’étude il est important de réfléchir sur le concept d’insularité.