Thèse soutenue

L’intégration des outils numériques nomades dans l'apprentissage des langues : le cas de lycéens-adolescents Maliens

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Auteur / Autrice : Salifou Koné
Direction : Nicolas Guichon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 08/12/2017
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Interactions, corpus, apprentissages et représentations (Lyon, Rhône ; 2003-....) - Interactions- Corpus- Apprentissages- Représentations / ICAR
établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Jury : Président / Présidente : Patricia Lambert
Examinateurs / Examinatrices : Bertrand Daunay
Rapporteurs / Rapporteuses : Lucile Cadet

Résumé

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Cette recherche a pour objet l’usage du numérique dans les apprentissages des lycéens-adolescents en contexte socioéducatif malien. Elle vise à comprendre comment ceux-ci utilisent les outils du numérique dans la réalisation de leurs activités didactiques en classe de français langue seconde et hors la classe et s’interroge sur le rôle de ces outils dans l’apprentissage informel des langues inscrites à leur programme scolaire. Une enquête ethnographique a permis d’observer un échantillon de lycéens-adolescents, repartis entre quatre lycées de Bamako, dans les différents espaces sociaux qu’ils parcourent au quotidien : le lycée et ses différents espaces, le domicile familial et le « grin ». Le « grin » est un vocable du bambara (première langue nationale du Mali) qui désigne à la fois un groupe d’amis du même âge et les différents lieux où ceux-ci se rencontrent. La recherche s’appuie sur des entretiens, des journaux de bord et l’observation de situations d’utilisation d’outils numériques pendant laquelle des photographies ont été prises afin de saisir comment chaque lycéen-adolescent bricole des ressources pour ses apprentissages à partir des outils dont il dispose dans chaque contexte. Le positionnement épistémologique relève de la pensée par cas, qui a permis de reconstruire des portraits de lycéens à partir de situations d’utilisation d’outils numériques. Chaque situation décrite est appréhendée comme inscrite dans une configuration sociale particulière où sont en jeu des identités, des relations d’interdépendance afin de rendre compte de quelles façons l’actualisation des usages se fait selon les lieux. Le téléphone ayant été identifié dès le seuil de l’enquête comme le principal outil de médiation des pratiques numériques des lycéens évoluant dans le contexte socioéconomique malien, il s’est aussi agi d’envisager son importation en classe en tant que phénomène scolaire, et donc d’interroger la forme scolaire de la relation pédagogique à la lumière des usages identifiés auprès des lycéens lors de l’interaction didactique. Ainsi, des entretiens ont été conduits auprès d’enseignants de français suivis pendant leurs cours et de responsables de l’administration scolaire afin de déterminer comment ces derniers s’emparent de ce phénomène, quelles significations ils lui attribuent et quelles en sont les incidences sur les rapports au pouvoir et au savoir qui sont au fondement de la relation éducative scolaire. Ces entretiens ont été analysés dans la perspective de l’Analyse Critique du Discours. Les résultats mettent au jour des tensions qui se nouent autour des usages pédagogiques du téléphone entre d’une part l’enseignant et ses élèves et d’autre part l’enseignant et l’administration scolaire. A la lumière de ces tensions, des pistes pédagogiques sont proposées afin que les enseignants puissent se réapproprier les outils numériques nomades importés en classe par les élèves.