Thèse soutenue

"Poussières de Mnémosyne". Les pathologies de la mémoire collective et individuelle dans le théâtre de W. B. Yeats et J. M. Synge (1892-1939)

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Auteur / Autrice : Claire Poinsot
Direction : Carle Bonafous-Murat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études anglophones
Date : Soutenance le 25/11/2016
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Études anglophones, germanophones et européennes (2009-2019 ; Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Laboratoire : Langues, Textes, Arts et Cultures du Monde Anglophone
Jury : Président / Présidente : Pascale Sardin
Examinateurs / Examinatrices : Carle Bonafous-Murat, Pascale Sardin, Cornelius Crowley, Pierre Longuenesse, Alexandra Poulain

Résumé

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Depuis les débuts de W. B. Yeats en tant que dramaturge dans les années 1890, le personnage de théâtre irlandais semble pris dans une tempête de mémoire, chavirant entre deux écueils également mortifères, l’impossibilité d’oublier (hypermnésie) et celle de se souvenir (amnésie). Cette crise de la mémoire et par conséquent de l’identité entraîne une prolifération de troubles mentaux chez les personnages et une utilisation métaphorique croissante et peut-être inconsciente de la maladie mentale par les dramaturges comme théâtralisation des bouleversements de la société contemporaine. W. B. Yeats (1865-1939) et J. M. Synge (1871-1909) font de la mémoire dysfonctionnelle non seulement l’un des thèmes centraux de leur œuvre théâtrale, mais plus encore la matière même de leur écriture, alors que la mémoire désacralisée et déstabilisée est réécrite, remodelée par une prolifération de récits mensongers et contradictoires (paramnésie). Ce travail veut alors définir le rapport entre mémoire, maladie mentale et Modernisme sur une période relativement longue (1892-1939) afin d’observer l’évolution des modes d’inscription de la mémoire à l’intérieur du texte en se centrant sur les trois troubles de la mémoire identifiés à l’époque et à la lumière desquels seront étudiées successivement les pièces. Il s’agit de faire un aller-retour entre la perception intuitive de la mémoire par la littérature et les théories psychiatriques contemporaines, l’hypothèse centrale étant que le texte théâtral intègre certaines notions cliniques dans l’étude de la mémoire, ce qui permettrait de voir dans cette relation entre texte médical et texte théâtral l’un des éléments d’un (pré-)Modernisme irlandais.