Le processus de production des œuvres dans l'art culinaire contemporain français
Auteur / Autrice : | Frédéric Zancanaro |
Direction : | Jean-Pierre Poulain |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 06/05/2016 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude et de recherche Travail, organisation, pouvoir (Toulouse ; 1994-....) |
Jury : | Président / Présidente : Bruno Péquignot |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Pierre Poulain, Jesús Contreras Hernández, Claude Fischler, Paul Lacoste | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Jesús Contreras Hernández, Claude Fischler |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le degré d’excellence atteint tant au niveau esthétique que technique par la cuisine savante dès la seconde moitié du 17ème siècle, doublé d’une capacité à créer et/ou à interpréter des œuvres originales, permet de faire passer la cuisine du rang d’activité domestique et artisanale au rang de pratique professionnelle artistique. La question de la construction des œuvres dans l’art culinaire contemporain français est abordée sous l’angle du processus de production. Les lectures analytique et experte de l’offre alimentaire figurant dans les cartes des restaurants tri-étoilés au guide Michelin et les entretiens biographiques, montrent que le processus de production des œuvres culinaires varie en fonction de la socialisation professionnelle, de l’histoire de vie, et des interactions nouées avec le monde de l’art culinaire dans une arène gastronomique. La manière dont les chefs agrègent ces éléments caractérise leur production artistique (interprète vs créateur – localisé vs non localisé). De plus, le type culinaire des chefs (conservateur/avant-gardiste) semble être en lien avec leur type de signatures esthétiques. L’apport théorique de ce travail pourrait contribuer à définir un espace social qu’on pourrait appeler « espace social gastronomique ». Cet espace social gastronomique permettrait de dégager les dimensions de la signature des chefs qui seraient utiles aux scientifiques pour étudier l’art culinaire, aux professionnels pour se positionner « culinairement » et « scénographiquement », aux commentateurs pour disposer de nouvelles catégories d’analyse, et aux formateurs pour initier le public en formation. En cela, cette thèse contribue à thématiser l’art culinaire au sein de la sociologie de l’alimentation.