Thèse soutenue

Essais en commerce international, flux de capitaux et frictions financières

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Auteur / Autrice : Maria Margarita Lopez Forero
Direction : Fabrizio Coricelli
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences economiques
Date : Soutenance le 22/09/2016
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Économie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'économie de la Sorbonne (Paris ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Angelo Secchi
Examinateurs / Examinatrices : Fabrizio Coricelli, Jean Imbs, Romain Rancière
Rapporteurs / Rapporteuses : Joaquin Blaum, Nicolas Berman

Résumé

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Cette thèse aborde différents sujets ayant trait aux liens entre l’économie réelle et l’économie financière au sein de l’économie internationale. Trois essais abordent ces liens selon différentes perspectives aussi bien micro que macro-économiques. Le premier chapitre, co-écrit avec Jean-Charles Bricongne et Sebastian Franco-Bedoya, évalue l’arbitrage proximité-concentration avec des entreprises multi-produits afin d’identifier le type de lien (complémentarité ou substituabilité) entre les exportations et les IDE. Tandis que les modèles d’IDE horizontal prédisent qu’IDE et exportations se substituent du fait de l’arbitrage proximité-concentration, une majorité d’études empiriques met en évidence leur complémentarité. [...]Le deuxième chapitre examine empiriquement le rôle du développement financier dans l’évolution du produit marginal du capital (MPK) dans 50 pays et sa relation avec leurs besoins de finance externe, en lien avec leur production manufacturière durant la période 1995-2008. En se fondant sur des données sectorielles au niveau des pays, les résultats de ce chapitre montrent que la spécialisation dans des secteurs intensifs en finance externe contribue de manière positive au MPK des pays développés et de manière négative dans les pays en développement. Cette relation devient légèrement positive uniquement lorsque le système financier est suffisamment développé dans ces derniers ; ces pays étant généralement caractérisés par des systèmes financiers largement moins efficaces en comparaison avec des pays développés. [...] Le troisième chapitre, co-écrit avec Jean-Charles Bricongne et Fabrizio Coricelli étudie la transmission des chocs mondiaux pendant la Grande Récession et son impact sur l’emploi français. En particulier, nous examinons le rôle du crédit commercial (ou inter-entreprises) dans la propagation des chocs transfrontaliers. En se fondant sur un sous-échantillon des entreprises importatrices économiquement actives sur la période 2004-2009, nos résultats suggèrent que des entreprises ayant de forts liens commerciaux avant la crise avec les pays qui ont le mieux résisté aux chocs économiques, ont eu une meilleure performance au niveau de la croissance de l’emploi entre 2008 et 2009. Cet effet varie considérablement en fonction de l’intensité du crédit commercial. Une forte dépendance au crédit commercial avant la crise s’est traduite par une vulnérabilité plus forte aux chocs imprévus pour les entreprises, pour lesquelles l’impact négatif de la crise a été exacerbé. Cet effet a été intensifié pour les entreprises ayant des liens commerciaux importants avec les pays les plus affectés par des chocs. A l’inverse, l’effet négatif de la crise a été atténué lorsque les relations commerciales étaient plus fortes avec des pays où les chocs ont été les moins sévères. Suggérant par conséquent, que le crédit commercial a été une source alternative de financement pour les entreprises françaises importatrices lors de la crise, du moment où leurs fournisseurs internationaux leur ont permis de surmonter les contraintes financières liées aux chocs imprévus en leur accordant un délai de paiement plus important. Les résultats de cette analyse contribuent au débat dans la littérature sur le rôle du financement du commerce international dans le ralentissement de l’activité économique réelle à travers les frontières.