Thèse soutenue

Influence des Technologies Nomades sur le bien-être au travail : une lecture par la théorie de la conservation des ressources

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Auteur / Autrice : Pierre Loup
Direction : Florence RodhainSophia Belghiti-Mahut
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de Gestion
Date : Soutenance le 06/12/2016
Etablissement(s) : Montpellier
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Economie Gestion de Montpellier (2015-.... ; Montpellier)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Montpellier Research in Management - Montpellier Research in Management / MRM
Jury : Président / Présidente : Gérald Naro
Examinateurs / Examinatrices : Florence Rodhain, Sophia Belghiti-Mahut, Gérald Naro, Liette Lapointe, Emmanuel Abord de Chatillon, Marc Favier, Jean-Pierre Daurès, Christine Bord Le Taleec
Rapporteurs / Rapporteuses : Liette Lapointe, Emmanuel Abord de Chatillon

Résumé

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A l’heure où le bien-être au travail semble devenir une priorité pour les managers et les organisations, et où les technologies mobiles permettent une accessibilité permanente aux informations professionnelles, contribuant ainsi à accroître la porosité de la frontière entre les vies privée et professionnelle, cette thèse interroge l’influence des technologies nomades sur la santé psychologique des salariés et plus précisément sur leur bien-être. Pour explorer cette problématique, nous mobilisons la théorie de conservation des ressources (Hobfoll, 1989), théorie motivationnelle qui se base sur la diversité des ressources dont peut disposer une personne pour maintenir ou atteindre une situation de bien-être et d'équilibre. Les équipes commerciales d’un grand groupe français, qui ont été équipées fin 2012 de Technologies Nomades, constituent notre terrain d’investigation. La revue de la littérature et les résultats d’une analyse qualitative exploratoire menée à l’aide d’entretiens semi-directifs auprès de 34 commerciaux et managers de ce groupe nous amènent à proposer un modèle structurel de l’influence des technologies nomades sur le bien-être au travail, qui combine des variables organisationnelles, individuelles et technologiques. Ce modèle a été testé via une enquête par questionnaire au niveau national. Sur les 850 questionnaires envoyés, 400 réponses exploitables ont pu être traitées. Dans un premier temps, nos résultats empiriques nous conduisent à déterminer cinq catégories d’usage des technologies nomades, dépendant conjointement de la nature du support technologique et de la tâche réalisée. Les cinq variables ainsi obtenues constituent par la suite les variables d’entrée, lors de l’étape de modélisation par la méthode d’équations structurelles. Le test des hypothèses de recherche met en avant le rôle de certaines ressources telles que l’autonomie, le sens du travail, l’utilité des technologies ou le soutien social organisationnel, pour notamment faire face à l’invasion des technologies dans la sphère privée et la pression liée à leur utilisation. De manière générale, nos résultats laissent transparaître que malgré les changements induits par l’arrivée des technologies nomades, il n’existe pas de dualité concernant l’effet direct ou indirect de ces technologies sur le niveau de stress ou le bien-être au travail. Peu de personnes interviewées sont catégoriques sur des conséquences purement négatives ou purement positives des technologies nomades sur le bien-être au travail ; la mesure semble donc être de rigueur en la matière. Cependant, une large majorité des commerciaux et managers interviewés considère que l’arrivée des technologies nomades a « plutôt » favorisé le bien-être au travail, et ne se verrait plus travailler sans, en dépit de l’augmentation de la charge de travail et de l’invasion technologique induites. Au final, les technologies nomades semblent alors constituer des ressources sous contraintes. Pour conclure ce travail, sont présentées les contributions théoriques et managériales, ainsi que les voies futures de recherche.