Thèse soutenue

Jean Thibaud, trajectoires d’un physicien atomiste du XXe siècle

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Auteur / Autrice : Pascal Bellanca-Penel
Direction : Philippe LautesseHugues Chabot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire des sciences
Date : Soutenance le 06/12/2016
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'éducation, psychologie, information et communication (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Université Claude Bernard (Lyon ; 1971-....)
Laboratoire : Laboratoire Sciences, société, historicité, éducation et pratiques (Lyon)
Jury : Président / Présidente : Guy Chanfray
Examinateurs / Examinatrices : Virginie Fonteneau, Muriel Guedj
Rapporteurs / Rapporteuses : Olival Freire Junior, Jan Lacki

Résumé

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Jean Thibaud est né à Lyon en 1901. Ingénieur électricien, il se dirige vers la recherche fondamentale en soutenant une thèse sous la direction de Maurice de Broglie en 1924, alors directeur du laboratoire de physique des rayons X. Thibaud travaille en particulier, sur les tout premiers dispositifs accélérateurs de particules, linéaires et circulaires, entre 1931 et 1933. Il précise en 1933, grâce à une technique expérimentale qu'il met au point (la méthode de la trochoïde), les caractéristiques physiques du positron ; la première antiparticule, découverte par C.D Anderson en 1932. De conserve avec Frédéric Joliot, il parvient en usant de la technique de la trochoïde, à observer pour la première fois, l'annihilation du positron. En 1935-1936, Jean Thibaud créer l'Institut de Physique atomique de Lyon, rue Raulin tout en occupant une chaire de physique expérimentale à la Faculté des Sciences de Lyon. Ce laboratoire constitue le premier laboratoire de province dédié à l'étude de l'atome. Treize chercheurs, techniciens et assistants composent ce laboratoire en 1937. Le 1944. Thibaud profitera de la dotation de 20 millions de francs qui lui sera faite après la guerre, pour acquérir un générateur de Cockcroft-Walton. Cet instrument sera installé, avec le concours de l'armée, au fort de la Vitriolerie à Lyon. En contrepartie, Thibaud acceptera de mettre son expertise et celle de ses collaborateurs au profit de la formation en physique atomique d'officiers et de techniciens de l'armée de terre, de 1951 à 1960. Parallèlement Thibaud travaille sur les plans de son nouveau laboratoire, projeté sur le domaine de la Doua, à Villeurbanne. Il ne verra pas sortir de terre ce nouveau laboratoire — inauguré en 1963 — qui constitue l'actuel Institut de Physique Nucléaire de Lyon. Jean Thibaud apparaît pourtant comme une figure méconnue du XXe siècle scientifique. Mise à part le Prix Thibaud, décerné par l'Académie des Sciences, Belles- Lettres et Arts de Lyon tous les deux ans, aucune instance ou artefact universitaire n'en garde la mémoire. Aucune rue ou amphithéâtre n'en porte le nom, pas même à Lyon, sa ville natale. Pour comprendre la marginalisation de Jean Thibaud dans la mémoire savante et dans la mémoire locale, nous articulons les différents registres d'activités de Jean Thibaud autour de trois bifurcations qui nous semblent avoir marqué son existence. Sa non participation au congrès Solvay 1933 marque la première bifurcation. Les directions d'institutions scientifiques durant le régime de Vichy et l'Occupation constituent la seconde bifurcation. La dernière est associée à une affaire de plagiat devant l'Académie des sciences, en janvier 1951