Thèse soutenue

Fonction et place des vannes dans les pratiques langagières d’un groupe de jeunes issus de cités urbaines sensibles de la banlieue parisienne

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Auteur / Autrice : Marie Milevsky
Direction : Marie-Madeleine Bertucci
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage - Cergy
Date : Soutenance le 07/12/2016
Etablissement(s) : Cergy-Pontoise
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Droit et Science politique (Cergy, Val d'Oise))
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Lexiques, dictionnaires, informatique (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis ; 2007-2017)
Jury : Président / Présidente : Didier de Robillard
Examinateurs / Examinatrices : Médéric Gasquet-Cyrus, Gabrielle Le Tallec-Lloret, Rémi Astruc
Rapporteurs / Rapporteuses : Sabine Bastian, Béatrice Fracchiolla

Résumé

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Notre recherche s’est concentrée sur les jeunes des cités urbaines précarisées, issus de l’immigration, et évoluant de ce fait dans un environnement plurilingue et pluriculturel.Le parler de ces jeunes suscite l’intérêt des sociolinguistes depuis un certain temps. La notion de parler jeunes ou de pratiques langagières des jeunes a émergé dans les représentations du grand public et dans le champ de la sociolinguistique dans les années quatre-vingt. De nombreux sociolinguistes ont consacré leurs études au parler des jeunes dans les groupes de pairs d’adolescents entre 9 et 18 ans. Cet âge est donc considéré comme le plus productif pour l’utilisation de vannes et d’insultes.En France, l’utilisation des vannes commence à se répandre après les deux grandes vagues d’immigration du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne dans les années soixante et quatre-vingt. Ce phénomène peut être expliqué par le fait que les vannes traduisent un partage de valeurs, de codes linguistiques et comportementaux et sont ainsi une trace des cultures d’origine et des insultes à parenté des pays d’Afrique du Nord ou d’Afrique Subsaharienne.Les vannes peuvent paraître assez déstabilisantes pour un auditeur non averti. D’une part, elles expriment la culture des rues : les activités délictueuses, les conduites addictives, la sexualité, les relations interethniques et les conflits. D’autre part, elles sont ludiques, initiatiques, cryptiques et souvent obscènes. Le contenu des vannes concerne souvent les membres de la famille, en particulier la mère.Le corpus présenté dans la thèse constitué à partir d’enquêtes de terrain réalisées entre 2012 et 2014, illustre la pratique des échanges de vannes au sein de groupe de pairs de jeunes de 14 à 28 ans, appartenant à différents groupes sociaux. Il reflète ce mode de communication de la culture des rues contemporaine et montre que la pratique des vannes occupe une place essentielle dans la vie quotidienne de ces jeunes.