Thèse soutenue

L'économie du quotidien : une étude de la précarité à travers l'exemple des pratiques agricoles domestiques dans le monde rural russe

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Auteur / Autrice : Glenn Mainguy
Direction : Antoine Roger
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 07/12/2016
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Bordeaux)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Émile Durkheim - Science politique et sociologie comparatives (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Martine Mespoulet
Examinateurs / Examinatrices : Martine Mespoulet, Gilles Laferté, Ronan Le Velly, Ronan Hervouet
Rapporteurs / Rapporteuses : Gilles Laferté, Ronan Le Velly

Résumé

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Après la crise des années 1990, le monde rural, à l’image de la société russe, est traversé, à partir des années 2000, par un processus de normalisation économique et sociale. Cette thèse étudie ce phénomène – par le bas – à partir d’une enquête ethnographique menée au sein des espaces ruraux russes, portant sur les pratiques de la vie quotidienne dans divers lieux et auprès de différents acteurs en situation de précarité. L’argumentation développée obéit à un double mouvement. Elle montre d’une part comment le développement de l’économie de marché a généré au sein de la population rurale des formes diverses de précarité et d’autre part que l’investissement des individus au sein de l’économie domestique peut être considéré comme un moyen de se protéger contre le risque de précarisation, en se reconstruisant des formes de vie stables et en réduisant par là-même l’incertitude de leur existence. D’une part, l’examen de l’organisation de l’économie domestique est centré sur la mise en place des mécanismes de protections rapprochées en réponse à la situation de précarité vécue par les acteurs. D’autre part, cette thèse met en évidence que le mouvement de repli des hommes vers la sphère domestique entraine une redéfinition de leur rôle au sein de la famille et comment leur intégration à un collectif de travail domestique permet à ceux-ci de retrouver une place légitime dans la société. Enfin, ce travail révèle la manière dont les logiques marchandes véhiculées par le développement du capitalisme sont retraduites dans les pratiques économiques ordinaires et comment elles expriment un mouvement conjugué de domestication du marché et de marchéisation de la sphère domestique.