Thèse soutenue

Lumière sur le développement de la production de langage non-littéral en L2. Pour une comparaison avec l'acquisition des langues maternelles

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Auteur / Autrice : Justine Paris
Direction : Aliyah MorgensternHeather Hilton
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Linguistique anglaise
Date : Soutenance le 28/11/2015
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Études anglophones, germanophones et européennes (2009-2019 ; Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Laboratoire : Langues, Textes, Arts et Cultures du Monde Anglophone
Jury : Président / Présidente : Claire Tardieu-Garnier
Examinateurs / Examinatrices : Aliyah Morgenstern, Heather Hilton, Claire Tardieu-Garnier, Denis Jamet, Jeannette Littlemore, Christophe Parisse

Résumé

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Le langage non-littéral (expressions idiomatiques, métaphores, métonymies, etc.) se révèle être très présent dans nos conversations de la vie de tous les jours. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’utilisation du langage figuré ne revêt pas exclusivement une fonction ornementale : au contraire, la linguistique cognitive a montré que le langage non-littéral est le reflet d’un certain nombre de concepts que nous abordons de manière métaphorique (Gibbs, 1995 ; Gibbs et Tendhal, 2006 ; Lakoff et Johnson, 1980 ; et Sperber et Wilson, 1986/1995). En lien avec cet ancrage théorique, un certain nombre de chercheurs se sont intéressés au domaine de l’apprentissage et de l’enseignement des langues secondes. Ils ont proposé des stratégies d’enseignement afin de garantir un apprentissage de la langue le plus complet possible et ont surtout étudié les compétences non-littérales des apprenants en réception (Andreou et al., 2009 ; Boers, 2000 ; Boers et Lindstromberg, 2009; Cooper, 1998 et 1999 ; Komur et Cimen, 2009 ; Kosciuk, 2003 ; et Lennon, 1998). En revanche, très peu de didacticiens se sont interrogés sur les capacités des apprenants à produire du non-littéral dans une langue étrangère à l’exception de Littlemore et al. (2014), MacArthur (2010) et Nacey (2013). Afin de corroborer le travail de ces chercheuses, ce travail de thèse s’intéresse au développement du langage figuratif chez des apprenants de langue seconde tout en proposant une comparaison avec son acquisition en langue maternelle. Dans le but d’avoir une première idée de la façon dont ces deux types de sujets manient le non-littéral, j’analyse tout d’abord le discours d’une petite fille de nationalité anglaise filmée à intervalles réguliers entre l’âge d’un an et quatre ans, puis j’examine les productions écrites en anglais d’apprenants francophones. J’observe ensuite les productions non-littérales d’enfants natifs anglophones âgés de 7, 11 et 15 ans, d’apprenants francophones en classe de seconde, première année de licence d’anglais et deuxième année de master d’anglais, et enfin, d’un groupe contrôle d’adultes anglophones en interactions semi-guidées. Les résultats de ces différentes analyses révèlent de nombreux points communs entre les productions figuratives des enfants natifs anglophones et des apprenants francophones. La principale différence entre ces sujets se situe au niveau de la proportion de formes figuratives produites (croissante chez les enfants, mais constante chez les apprenants), de la proportion de formes figuratives conventionnelles produites (croissante chez les apprenants, mais constante chez les enfants) et de la forte proportion de formes déviantes chez les apprenants. Ces formes proviennent principalement d’une carence en ressources lexicales de la langue étrangère et d’expressions figuratives du français que les apprenants ont souhaité transposer en anglais. Cette thèse propose un ensemble d’implications pédagogiques pour la classe de langue dans le but de remédier à ces difficultés.