Thèse soutenue

Entre la scène et le livre : formes dramatiques publiées dans la presse à l'époque romantique (1829-1851)

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Auteur / Autrice : Amélie Calderone
Direction : Olivier Bara
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres et Arts
Date : Soutenance le 27/11/2015
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Littérature, idéologies, représentations aux XVIIIe et XIXe siècles (Lyon ; 1995-2015)
Jury : Président / Présidente : Marie-Ève Thérenty
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Bara, Jean-Claude Yon, Sarah Mombert
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylviane Robardey-Eppstein

Mots clés

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Résumé

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Entre 1829 et 1851 le champ dramatico-médiatique s’est vu reconfiguré : l’apparition de grandes revues littéraires, la naissance de la presse à quarante francs, la multiplication des périodiques et l’augmentation de leurs tirages sont conjoints des bouleversements économiques, politiques et sociaux faisant suite à la période postrévolutionnaire, et de mutations théâtrales majeures sur les scènes parisiennes. En résulte un accroissement de la présence de textes dramatiques diffusés dans la presse, sous de multiples formes : pièces jouées à lire en feuilletons, extraits, fragments, mais aussi ensembles de scènes théâtrales et d’articles théâtralisés ou dialogués à lire le temps de la fréquentation d’une feuille. Il existe ainsi à l’époque un troisième canal d’accès du théâtre vers l’espace public – entre la scène et le livre –, la presse. Parce que le théâtre partage avec le périodique des caractéristiques discursives, stylistiques et formelles, ses limites s’en trouvent diluées sinon abolies. En cet espace spécifique qu’est le journal, il n’est pas de concept de « genre dramatique » qui tienne. Ce que nous avons coutume de nommer « théâtre » n’existe pas, et vient à former une masse textuelle impure, mêlant matières journalistiques et dramatiques. Aussi est-ce au regard de ce contexte éditorial pleinement signifiant qu’il convient d’interpréter les pièces en bonne et due forme alors diffusées, parfois composées à sa destination : un pan entier de l’écriture dramatique romantique a été « médiatique », et doit se comprendre comme tel, recontextualisé et « recotextualisé » dans un cadre éditorial soumis aux modes, à la temporalité collective, à la collaboration et aux effets de lecture redevables à la présence d’autres articles qui lui sont contigus. Étudier le lien intime que les formes dramatiques éditées dans la presse entretiennent avec leur support de diffusion dans le second tiers du XIXe siècle permet de faire émerger une autre histoire du théâtre romantique, médiatique et en grande partie textuelle, en mettant au jour des auteurs, des tentatives dramatiques ou des événements aujourd’hui oubliés, mais aussi en ouvrant à la relecture de textes consacrés, tels ceux de Sand, de Vigny ou encore de Musset.