Thèse soutenue

Alimentation et métropolisation : repenser le territoire à l’aune d’une problématique vitale oubliée

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Auteur / Autrice : Caroline Brand
Direction : Martin Vanier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance le 10/12/2015
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Pacte, laboratoire de sciences sociales (Grenoble, Isère, France)
Jury : Président / Présidente : Bernard Pecqueur
Examinateurs / Examinatrices : Kevin Morgan
Rapporteurs / Rapporteuses : Claire Delfosse, Jérôme Dubois

Résumé

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Nourrir les territoires des sociétés urbaines ?Fait alimentaire et fait urbain sont aujourd’hui au cœur d’un faisceau de tensions et de contradictions. Paradoxalement, ils n’étaient plus appréhendés et gérés conjointement. Cette thèse vise à saisir la façon dont l’alimentation peut constituer un prisme au travers duquel le territoire, pris dans le processus de métropolisation, peut être lu mais aussi pensé et géré.Une première partie s’intéresse à l’état des liens entre fait alimentaire et fait urbain dans les territoires et aux potentiels intérêts d’un croisement entre les deux systèmes qui y sont liés à l’heure d’un processus de reterritorialisation du fait alimentaire et de métropolisation du fait urbain. A travers une analyse de la rythmique des croisements successifs entre ces deux systèmes et de leurs évolutions, nous montrons comment le processus de reterritorialisation du fait alimentaire est et peut-être le support d’un monde métropolitain et d’une pensée revisitant conjointement problématiques du système alimentaire et territorial.Une deuxième partie s’attache à l’analyse du traitement des liens entre fait alimentaire et fait urbain à partir du constat d’un défaut d’appréhension du caractère vital et d’approche globale du fait alimentaire. Celui-ci n’est pas saisi comme un champ d’action en soi et est formulé partiellement et de façon éclatée. L’appréhension du fait alimentaire comme problématique publique transversale par les territoires est néanmoins en cours. En France, le prisme dominant d’appréhension est celui de l’action agricole qui évolue vers l’agri-alimentaire. A Lyon, l’arrivée du programme Urbact a permis d’engager les prémices d’une ambition stratégique métropolitaine maillant problématiques alimentaires (accessibilité, qualité, durabilité) et territoriales (gestion de l’agriculture urbaine et périurbaine, logistique territoriale, renouvellement urbain, tissu commercial, action sociale, gestion des espaces publics, développement touristique, développement économique, etc.). Le saisissement et la structuration d’une réflexion ou d’une action territoriale autour de l’alimentation sont caractérisés par une transaction territoriale. Un champ d’action territorial hybride émerge de la constitution d’un fil rouge et de la mise en place d’interactions entre acteurs, thématiques, échelles d’action et espaces autour du fait alimentaire.Ces éléments dégagent des perspectives pour penser la production et l’organisation des régions urbaines en devenir en révélant l’opportunité du fait alimentaire pour une approche transversale des problématiques d’aménagement, de développement, de gouvernance et éventuellement de construction métropolitaine.