Entre reproduction et individualisation sociales : analyse des parcours hésitants ou de mobilité scolaire descendante dans l'enseignement supérieur québécois
Auteur / Autrice : | Amélie Groleau |
Direction : | Pierre Doray, Catherine Marry |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2015 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS en cotutelle avec Université du Québec à Montréal |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Marcelo Otero |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Doray, Catherine Marry, Marcelo Otero, Michel Grossetti, France Picard, Cécile Van de Velde |
Mots clés
Résumé
Cette thèse porte sur les parcours hésitants ou de mobilité scolaire descendante dans l'enseignement supérieur québécois d'individus issus de familles où les deux parents ont obtenu un diplôme universitaire. Ayant interrompu leurs études avant l'obtention de leur diplôme ou n'ayant pas terminé de formation universitaire, ceux-ci semblent dévier du cheminement scolaire prescrit par le système éducatif québécois ou de la trajectoire scolaire familiale. Or, ces parcours constituent-ils des failles dans le processus de reproduction sociale? Doit-on plutôt les concevoir comme les indices d'une plus forte individualisation des scolarités ? Trois pistes interprétatives sont mobilisées afin de répondre à ces questions, soit 1) l'influence du contexte socioéducatif québécois sur la singularisation des parcours scolaires, 2) les effets de la transmission de l'héritage culture! familial sur les hésitations et les choix scolaires et 3) le poids dynamique des expériences scolaires et extrascolaires sur les ruptures de parcours ou l'abandon des aspirations universitaires. L'analyse d'entretiens rétrospectifs auprès d'une vingtaine de répondants a permis la production de deux typologies. La première décrit de façon objective les morphologies de ces parcours et révèle leur grande hétérogénéité. La seconde expose les logiques d'action mises de l'avant dans les récits des enquêtes et souligne l'influence certaine de la famille, mais surtout celle des expériences vécues par les répondants dans et hors de la sphère scolaire. Finalement, ces scolarités sont à saisir comme le reflet d'une mobilité scolaire et sociale récente ainsi que d'une individualisation croissante des parcours.