Thèse soutenue

Les villes invisibles de Calvino, ouvroir de littérature "poétentielle" et "oscillatoire"

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Sandrine Granat-Robert
Direction : Perle Abbrugiati
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes romanes
Date : Soutenance le 15/12/2015
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés (Aix-en-Provence)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre aixois d'études romanes (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône)
Jury : Président / Présidente : Silvia Contarini
Examinateurs / Examinatrices : Silvia Contarini, Jean-Philippe Bareil, Giovanni Tesio, Brigitte Urbani
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Philippe Bareil

Résumé

FR  |  
EN

Le città invisibili de Calvino (1972), recueil de descriptions de villes inscrites dans un récit-cadre, posent à nouveau la question de l’écriture, grâce aux deux personnages Marco Polo et Kublai Kan devisant des villes de l’empire, des hommes et des choses, de leur existence, leur utilité, leur durée, leur sens ; mais aussi, mis en abyme, des problèmes de la ville moderne et du vivre ensemble, ou encore de ceux de l’art d’écrire, histoire de décrire ou plutôt de raconter encore la réalité de façon philosophiquement onirique, à moins que ce ne soit oniriquement philosophique. Notre travail de recherche se propose de lire cette œuvre comme un prisme des recherches calviniennes sur la création littéraire, alors que l’écrivain est sur le point d’être coopté à l’Oulipo. Ce livre se rattache à un ensemble d’idées présentes dans une grande partie de son œuvre, narrative tout autant que théorique et épistolaire, ou médiatique, comme une variation partiellement oulipienne et un écho persistant de son amusement perplexe ou de sa perplexité amusée mais parfois inquiète, devant cet acte curieux, intellectuel et expérimental, qu’est l’écriture. Désirs d’écrire ou de dire le monde extérieur traversent Calvino qui veut aussi en offrir une image construite et maîtrisée, conscient néanmoins de la part inhérente de hasard qui les détermine. Grâce à l’écriture combinatoire et à la réécriture parodique, l’écrivain s’ouvre la possibilité d’un espace fantastique et personnel à travers une poétique réflexive originale puisant à la fois dans le symbolique et l’ironie et une réflexion poétique, où se rencontrent, profondes et détachées, intelligence du monde et intelligence de l’écriture.