Thèse soutenue

Des Algériennes à Lyon. 1947-1974

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Auteur / Autrice : Marc André
Direction : Jacques Frémeaux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire contemporaine
Date : Soutenance le 04/04/2014
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Roland Mousnier (Paris)
Jury : Président / Présidente : Jim House
Examinateurs / Examinatrices : Jacques Frémeaux, Olivier Dard, Benjamin Stora, Sylvie Thénault

Résumé

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Cette thèse étudie les Algériennes entrées dans la région lyonnaise avant 1962 et opte pour une histoire du contact en croisant le point de vue des métropolitains et celui des Algériennes. Elle examine d’abord le contexte dans lequel ces femmes arrivent (essor des nationalismes algériens, guerre d’indépendance en métropole). D’une part, les discours et pratiques des journalistes, photographes, agents de la préfecture, démographes, juges témoignent des préjugés hérités de l’époque coloniale qui les effacent ; de l’autre, celles-ci manifestent par leurs pratiques sociales, leurs stratégies de défenses, une conscience des préjugés qui leur permet de s’effacer à leur tour. Pendant la guerre d’indépendance, telle qu’elle prend forme en métropole, cet effacement facilite leur mobilisation dans les différents partis en lutte puisque les Algériennes du MNA comme celles du FLN intègrent les réseaux clandestins : elles connaissent alors l’action clandestine, la répression, l’emprisonnement, la violence, le deuil, la fuite, etc. Dépassant l’événement de la guerre, la thèse replace ensuite les Algériennes dans leurs dynamiques migratoires et leurs parcours en métropole jusqu’en 1962. L’étude des parcours scolaires, de l’inscription socio-professionnelle, du mariage, met en évidence leur diversité. Ces femmes, loin d’être inactives, quoique bénéficiaires d’aides, génèrent des réseaux qui définissent leurs propres territoires urbains et forment une diaspora discrète. On est enfin en mesure de poser les fondements d’un exemple d’intégration originale, communautaire sans communautarisme, telle qu’elle s’opère après 1962. Le succès mitigé de l’Amicale des femmes algériennes le montre. C’est là le résultat d’un ensemble de résistances culturelles et politiques (choix d’une nationalité, d’un lieu d’inhumation, etc.) face auxquelles et avec lesquelles les Algériennes composent leur identité sociale en métropole.