Thèse soutenue

Devenirs du romanesque au début du XXIe siècle : les écritures aventureuses de Jean Echenoz, Jean Rolin et Patrick Deville.

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Auteur / Autrice : Anne Sennhauser
Direction : Marc Dambre
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance le 05/11/2014
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Théorie et histoire des arts et des littératures de la modernité (Paris)
Jury : Président / Présidente : Bruno Blanckeman
Examinateurs / Examinatrices : Marc Dambre, Bruno Blanckeman, Marie-Hélène Boblet, Laurent Demanze, Pierre Schoentjes

Résumé

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Cette thèse s’attache à étudier les infléchissements du romanesque dans la littérature contemporaine française, à travers un corpus de narrations écrites dans la première décennie du XXIe siècle. Les œuvres de Jean Echenoz, Jean Rolin et Patrick Deville, nourries à leurs débuts des modèles extravagants de la littérature d’action, ouvrent depuis peu l’invention romanesque à d’autres espaces. Elles portent une attention singulière au réel (biographique, historique, social), s’approprient de multiplies dispositifs génériques, en écho aux questionnements qui émergent avec le nouveau siècle. D’un côté, le romanesque souvent considéré comme un rêve, une utopie, est amené à se défaire de sa structure ; de l’autre côté, il subsiste dans le récit à l’état d’impulsions narratives, de fragments, de motifs, capables d’alimenter et de renouveler le roman. On observe ainsi une homologie entre les sujets de prédilection des trois auteurs – l’aventure, l’agir humain, pensés à même le réel – et le traitement générique du roman : loin de se présenter comme un genre codifié, il est plutôt dynamisé par une écriture aventureuse, qui explore les domaines du savoir et les frontières du littéraire. Cette étude entend ainsi montrer comment la déceptivité première de l’aventure permet aux auteurs de réinvestir la puissance exploratoire du romanesque et de questionner le sujet, transformant ses principes en une liberté formelle et intellectuelle. Jean Echenoz, Jean Rolin et Patrick Deville font ainsi écho aux évolutions des discours critiques qui, depuis la fin des années 1990, affichent des formes de résistance à la « fin des idéologies » et à son relativisme supposé.