Thèse soutenue

Altération des fonctions cognitives & Diabète de Type 1 : quel rôle préventif et curatif de l'exercice physique?

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Auteur / Autrice : Cajsa Tonoli
Direction : Elsa HeymanRomain Meeusen
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physiologie
Date : Soutenance le 16/12/2014
Etablissement(s) : Lille 2 en cotutelle avec Vrije universiteit Brussel (1970-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie-Santé (Lille)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Activité Physique, Muscle, Santé (EA 4488)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Elsa Heyman, Romain Meeusen

Résumé

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Il s’agit de mieux comprendre la nature et l’origine des dysfonctions cognitives chez le DT1 ainsi que l’effet possible de l’exercice aigu et chronique sur les fonctions cognitives en prenant en compte les mécanismes sous-jacents à ces effets, notamment liés aux facteurs neurotrophiques (BDNF, IGF-1) et aux variations glycémiques.Les patients diabétiques de Type 1 (DT1) peuvent présenter un déclin léger, progressif, des fonctions cognitives en comparaison de sujets sains (Brands et coll. 2005 ; Gaudieri et coll. 2008 ; Blasetti et coll. 2011), nommé par certains auteurs Déclin Cognitif Associé au Diabète (DACD) (Mijnhout et coll. 2006). Les fonctions cognitives les plus touchées semblent être l’efficience psychomotrice, l’intelligence, l’attention, la vitesse de traitement des informations, la flexibilité cognitive et la perception visuelle (Brands et coll. 2005). Les mécanismes patho-physiologiques conduisant au DACD ne sont pas clairement élucidés (Figure 3). Les épisodes hypoglycémiques, l’hyperglycémie chronique, le déficit en Peptide C/Insuline, les complications diabétiques, sont souvent cités comme délétères pour le cerveau (Tonoli, Heyman et coll. 2013b).L’effet bénéfique est bien démontré chez le sujet sain, de l’exercice aigu et chronique sur les facteurs neurotrophiques (e.g. BDNF et IGF1) (Knaepen et coll. 2010) et sur les fonctions cognitives (Cassilhas et coll. 2012 ; Lambourne et coll. 2010) notamment exécutives (Colcombe et coll. 2003 ; Tomporowski et coll. 2003) et de mémoire spatiale (Ericksson et coll. 2011). Il est important de prendre en considération l’intensité et la modalité d’exercice puisqu’il a été montré chez le sujet sain, qu’un exercice modéré pouvait améliorer les performances cognitives alors qu’un exercice intermittent de haute intensité les détériorait (Brisswalter et coll. 2002). Il est aussi nécessaire de tenir compte du niveau d’entraînement des sujets puisque lorsque ceux-ci sont entraînés en endurance, l’exercice à haute intensité peut s’avérer au contraire bénéfique sur les fonctions cognitives (Brisswalter et coll. 1997). L’effet bénéfique de l’exercice de haute intensité sur les fonctions cognitives pourrait alors passer par une sécrétion plus importante de catécholamines, lesquelles augmenteraient le niveau d’éveil des sujets (Chmura et coll. 1998). Comme la libération du BDNF dans la circulation sanguine en réponse au stimulus « exercice » semble être dose-dépendant (Knaepen et coll. 2010), notre hypothèse est que des intensités plus élevées d’exercice pourraient susciter des augmentations plus marquées de facteurs neurotrophiques. Notre hypothèse est donc que l’activité physique régulière pourrait réduire ou limiter l’apparition d’un déclin des fonctions cognitives chez les patients DT1 par des mécanismes impliquant une modulation des taux circulants de BDNF et d’IGF-1 (Etude 2 – Exercice chronique & fonctions cognitives du DT1). Néanmoins, l’exercice physique peut être source de variations importantes de la glycémie chez le patient DT1. Ces variations sont importantes à prendre en considération puisqu’elles pourraient également influencer les fonctions cognitives. La meilleure compréhension des effets possibles de l’activité physique sur la fonction cognitive des patients DT1 en lien avec la glycémie (Etude 3 – Exercice aigu & Fonctions cognitives du DT1) pourrait aider à définir des programmes d’activité physique adaptés pour limiter le déclin des fonctions cognitives.