Thèse soutenue

Caractérisation du traitement visuel de scènes naturelles émotionnelles : évaluations comportementales et en imagerie par résonance magnétique fonctionnelle

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Auteur / Autrice : Benoît Fradcourt
Direction : Monica Baciu
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences cognitives, psychologie et neurocognition
Date : Soutenance le 24/02/2014
Etablissement(s) : Grenoble
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de psychologie et neurocognition (Grenoble ; Chambery ; 1996?-....)
Jury : Président / Présidente : Sylvie Droit-Volet
Examinateurs / Examinatrices : Aurélie Campagne
Rapporteurs / Rapporteuses : Nicolas Poirel

Résumé

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Le cerveau humain et les nombreuses fonctions qu'il sous-tend sont le fruit de multiples héritages évolutifs. Parmi ceux-ci, les mécanismes émotionnels qui nous permettent d'identifier les événements néfastes ou bénéfiques de notre environnement et d'y réagir, semblent primordiaux pour notre survie. Pour cela, ces mécanismes sont en étroite interaction avec toutes les modalités sensorielles ainsi qu'avec le système moteur. L'objectif de ce travail de thèse a été de mieux comprendre (1) les interactions qui peuvent exister entre un des systèmes perceptifs le plus sollicité chez l'humain : la vision, et le traitement émotionnel, et (2) le lien entre la dimension émotionnelle et motrice associée aux stimuli visuels. Par ailleurs, de nombreuses études sur le système visuel humain précisent que l'information en fréquences spatiales est cruciale dans la perception visuelle. Par conséquent, dans un premier objectif de recherche, nous avons cherché à comprendre dans quelle mesure les propriétés fréquentielles de l'information visuelle peuvent être utiles à la perception des stimuli émotionnels. Dans la littérature, cette problématique a été principalement étudiée pour la perception de visages expressifs. Dans cette thèse, nous avons travaillé avec des scènes émotionnelles complexes afin d'estimer dans quelle mesure les précédentes conclusions peuvent être généralisées à tous les stimuli émotionnels. Notre première étude en imagerie par résonnance magnétique fonctionnelle (IRMf) a montré que, comme pour les visages expressifs, l'information grossière en basses fréquences spatiales est cruciale lors de la perception de scènes émotionnelles. Toutefois, la perception n'est qu'une étape dans le traitement de l'information ; nous sommes, en effet, habituellement amenés à évaluer les situations de notre environnement et à y réagir. C'est pourquoi, dans un second objectif de recherche, nous avons cherché à comprendre les interactions qui peuvent également exister entre les propriétés fréquentielles du système visuel et deux grandes évaluations affectives explicites : l'évaluation du ressenti émotionnel et celle de la tendance à agir. Deux nouvelles études, l'une comportementale, l'autre en IRMf, nous ont permis de montrer que l'ensemble de l'information en fréquences spatiales semble utile pour l'évaluation du ressenti émotionnel alors que l'information en hautes fréquences spatiales semble cruciale pour l'évaluation de la tendance à l'action. L'ensemble de ces travaux suggère l'existence d'une flexibilité dans l'utilisation de l'information en fréquences spatiales qui serait dépendante du type de traitement réalisé sur l'information émotionnelle.