Thèse soutenue

Machiavel, une biographie : l'apport intellectuel de sa correspondance avant septembre 1512

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Auteur / Autrice : Jérôme Roudier
Direction : Pierre GuenanciaThierry Ménissier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 10/06/2014
Etablissement(s) : Dijon
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Langages, Idées, Sociétés, Institutions, Territoires (Dijon ; 2007-2016)
Jury : Président / Présidente : Patrice Gueniffey
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrice Gueniffey, Stephen Launay

Résumé

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Le corpus des écrits de Machiavel et de ses correspondants depuis son entrée dans la Chancellerie florentine en 1498 jusqu’à septembre 1512 jette une lumière inédite sur la vie et le travail du Secrétaire et permet de comprendre l’ensemble de son œuvre de manière nouvelle. En « homme nouveau » de son époque, Machiavel tente de promouvoir et de mettre en œuvre un programme. Par ses lettres comme ses rapports, il tente de convaincre ses contemporains. Il forme ainsi un art de la communication novateur, que permet l’espace politique de la République florentine. La thèse dégage les caractéristiques de cet art, avant d’en analyser la pertinence philosophique. Machiavel refuse la philosophie théorique de son époque pour mieux s’engager dans l’action et par là devenir le fondateur de la philosophie politique moderne. Il est un homme de parole, d’écriture et d’action pour qui l’action passe par l’écriture et la parole. La capacité de la raison à appréhender le réel politique à travers des concepts figés est remise en cause. Pour Machiavel, la réalité féconde de la politique se manifeste à travers des tensions qu’il convient de décrire sans les figer par le langage. Il invente ainsi une méthode d’écriture et de pensée qui vise le salut de sa patrie communale via l’unité italienne. La thèse, fondée sur un corpus d’avant 1512, permet l’interprétation des textes ultérieurs en faisant du Prince et des Discours, par exemple, des déclinaisons de ce programme en fonction de leurs interlocuteurs. Machiavel n’est pas alors un philosophe, mais un acteur politique qui tente, par le truchement de l’écrit, malgré l’exil et la disgrâce, de sauver sa patrie du désastre imminent qu’il pressent.