Thèse soutenue

De l’histoire de la philosophie à la philosophie de l’avenir : l’évolution de la morale d’après Jean-Marie Guyau

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Laurent Muller
Direction : Jean-François Balaudé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 23/11/2013
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Robert Damien
Examinateurs / Examinatrices : Jean-François Balaudé, Robert Damien, Philippe Saltel, Patrick Wotling, Annamaria Contini
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Saltel, Patrick Wotling

Résumé

FR  |  
EN

Quelle obligation morale peut être désormais pensée et pratiquée, à l’heure du déclin des absolus religieux et des sciences évolutionnistes ? Tel est le problème auquel Jean-Marie Guyau, philosophe français de la fin du XIXème siècle, entend apporter une contribution décisive. Dans ce travail, nous proposons de redécouvrir l’itinéraire logique et chronologique suivi par Guyau pour élaborer sa propre pensée. Celle-ci doit se comprendre comme le dénouement logique d’une problématisation qui passe par l’étude de l’histoire de la philosophie morale. Après avoir élaboré une méthode de commentaire pour l’étude des doctrines passées, Guyau pense pouvoir interpréter l’histoire de la morale comme un antagonisme entre le naturalisme (d’Épicure à Mill et Spencer) et l’idéalisme (d’Épictète à Kant et Fouillée). Une exposition critique détaillée permet à Guyau de montrer les lacunes de chacune de ces traditions : l’idéalisme absolutise ce qui n’est qu’hypothétique ; l’obligation théorisée par le sensualisme est dissoute par cette théorie même ; et l’évolutionnisme, forme ultime que prend la science des mœurs, pense indûment l’avenir sur le modèle du passé. Dès lors, l’obligation ne peut plus être conçue ni comme catégorique ni comme instinctive : elle doit être pensée à partir du principe qui engage le moins de présupposés (la vie), et ne doit plus être considérée comme uniforme mais comme anomique. Partant des prémisses naturalistes, la philosophie de Guyau tente alors d’idéaliser l’existence morale de l’homme ; le principal relais de cet accroissement de la vitalité est l’éducation, dont Guyau reconsidère non seulement le but (la moralisation) mais encore les moyens (la suggestion).