L’œuvre fictionnelle de Simone de Beauvoir : l’existence comme un roman
Auteur / Autrice : | Delphine Nicolas |
Direction : | Michel Murat |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance le 21/11/2013 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Littérature française XIXe-XXIe siècles (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Alain Schaffner |
Examinateurs / Examinatrices : Didier Alexandre, Martine Boyer-Weinmann, Gilles Philippe |
Mots clés
Résumé
Les fictions de Simone de Beauvoir constituent le centre de gravité d’une œuvre protéiforme. Encore largement méconnue et nettement dévaluée par rapport aux essais et aux Mémoires, l’œuvre romanesque de l’écrivaine se situe aux limites indécises du littéraire, du philosophique, de l’historique et de l’autobiographique. Son projet littéraire s’enracine dans l’existence, c’est pourquoi nous avons choisi d’étudier la genèse de l’œuvre romanesque et le processus d’invention de soi depuis les années de jeunesse jusqu’à la naissance de l’écrivaine et la reconnaissance publique de ce statut en 1943. Le projet d’écrire un « roman métaphysique », qui détermine des modalités d’écriture spécifiques, a été influencé et soutenu par une conception existentialiste de l’homme et du monde que Beauvoir est une des premières à définir dans l’après-guerre. Ce projet de nature éthique, qui porte l’idée d’une littérature « engagée », n’est pas seulement collectif dans les enjeux et les principes qui le sous-tendent, mais aussi singulier : derrière la permanence d’un éthos d’écrivain, on trouve chez Simone de Beauvoir un constant réajustement du roman à l’Histoire et à son expérience propre, ce qui explique les nécessaires mutations du roman et de l’écriture de L’Invitée à La Femme rompue. Par l’exploration d’un imaginaire et d’une écriture singulière, nous pensons redonner à Simone de Beauvoir la place qui lui revient dans l’histoire du roman français au XXe siècle, entre Gide, dont elle est l’héritière, et les représentants du Nouveau Roman.