Thèse soutenue

Les femmes écrivains afro-caribéennes au Canada et aux États-Unis : la diaspora peut-elle parler?

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Auteur / Autrice : Myriam Fulberte Moïse
Direction : Marta DvořákBarbara Lalla
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études anglophones
Date : Soutenance le 10/10/2013
Etablissement(s) : Paris 3 en cotutelle avec University of the West Indies (St. Augustine, Trinidad and Tobago). Department of Literary, Cultural and Communication Studies
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Études anglophones, germanophones et européennes (2009-2019 ; Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Langues, Textes, Arts et Cultures du Monde Anglophone
Jury : Président / Présidente : Philip Whyte
Examinateurs / Examinatrices : Marta Dvořák, Barbara Lalla, Philip Whyte, Carole Boyce Davies, Neil Ten Kortenaar, Paula Morgan, Christine Raguet

Résumé

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Cette thèse étudie les spécificités du discours produit par les femmes écrivains de la diaspora afro-caribéenne au Canada et aux Etats-Unis, notamment chez Edwidge Danticat, Nalo Hopkinson, Jamaica Kincaid, Paule Marshall, M. NourbeSe Philip, et Olive Senior. La position ambivalente de ces auteures qui sont culturellement dedans et dehors influence leurs écrits, en prose comme en poésie, dans lesquels elles revendiquent leurs histoires, leurs corps et leurs langues. La discussion s’attache à observer les opérations discursives en démontrant que les auteures étudiées articulent de nouvelles formes de subjectivité et prouvent que la formation des identités culturelles ne dépend pas d’un territoire stable, mais plutôt d’un espace culturel mobile, voire volatile. D’une part, ces femmes réécrivent le passé dans un discours qui déstabilise les versions hégémoniques de l’histoire et d’autre part, elles cherchent à représenter leurs corps en dépassant leur dimension matérielle et choisissent d’embrasser leur schizophrénie culturelle. Leurs projets brisent le silence et libèrent les subjectivités incontrôlées à travers la création de polyphonies incarnées, de multiples contre discours et d’énoncés non-conformistes. Les constructions discursives de leur moi ne pouvant en effet se manifester qu’à l’extérieur des terminologies canoniques, ces auteures s’inscrivent dans une démarche de résistance au discours unique et privilégient a fortiori une rhétorique hétéroglossique. En somme, cette analyse comparative est innovante en ce qu’elle démontre que mémoires, langues et identités diasporiques sont intimement liées, et qu’au delà de leurs démarches respectives et des stratégies discursives qui leur sont propres, ces auteures sont des écrivains du limbo qui, à la manière des danseurs de limbo, transforment l’instabilité en une expérience de recréation artistique. Elles placent leurs représentations au coeur d’une dynamique empreinte de mouvement, de fluidité, de pluralité et d’hybridité, et prouvent clairement que la diaspora féminine caribéenne peut faire entendre sa voix.