Thèse soutenue

Durabilité et hiérarchie des sépultures collectives dans le Nord-Ouest de la France et dans les Îles Britanniques (4500-2500 avant J. -C. )

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Auteur / Autrice : Christophe Sévin-Allouet
Direction : Patrice Brun
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Archéologie
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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A partir de l'introduction de dates 14C dans un modèle statistique d'inférence bayésienne, ce travail propose de reconsidérer les durées d'utilisation de sépultures collectives néolithiques. Cette approche, développée il y a quelques années par des archéologues britanniques, avait montré que cinq monuments du sud de l'Angleterre, loin d'avoir fonctionné sur plusieurs siècles, avaient connu des durées d'utilisation très courtes. D'autres sépultures collectives, localisées aussi bien en France qu'en Grande-Bretagne, ont alors été étudiées ici dans un cadre bayésien. Les résultats obtenus témoignent également de fréquentations brèves, alternant parfois avec des phases d'abandon pouvant pour leur part être assez longues. Cela modifie alors considérablement la lecture sociologique de ces sépultures dont l'histoire, désormais mieux comprise, replace les individus au cœur du discours : les durées trop longues avaient eu pour corollaire de déconnecter cette histoire de sa substance événementielle. Elle est désormais pensée à échelle humaine, en termes de génération. De même, à l'aune de ces temps plus courts, le choix des lieux de construction sur des places préexistantes à caractère domestique ou funéraire, mais également les pratiques de commémoration et les phases parfois tardives de monumentalisation des tombes sont réinterprétés. Il apparaît que, bien plus que de simples sépultures, il y aurait là une volonté de créer avant tout une mémoire collective visant à rattacher les populations à un passé commun, légitimant ainsi l'appartenance d'un territoire. C'est à travers une approche phénoménologique que ces questions de temps et d'espace sont en dernier lieu discutées.