L'ombre de Pólemos et les reflets du Bios : La perspective du souci à partir de Jan Patočka et Michel Foucault
Auteur / Autrice : | Caterina Croce |
Direction : | Claudio Bonvecchio, Mauro Carbone |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 20/05/2013 |
Etablissement(s) : | Lyon 3 en cotutelle avec Università dell'Insubria - Italie |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de philosophie (Lyon ; Grenoble ; 2007-....) |
Jury : | Président / Présidente : Fabrizio Sciacca |
Rapporteurs / Rapporteuses : Judith Revel, Lucas Daris |
Mots clés
Résumé
À partir des réflexions du phénoménologue tchèque Jan Patočka et des études du philosophe français Michel Foucault, on interroge le thème du souci – de soi, de l’âme, des autres, du monde – en tant que forme de relation éthique. Dans l'éclipse des systèmes de valeurs traditionnelles, les recherches sur la notion du souci peuvent ouvrir une perspective éthique à même de reformuler les termes de la responsabilité collective.Le point de départ c’est un passage du dernier cours de Foucault au Collège de France (Le courage de la vérité), où le philosophe renvoie à la pensée de Patočka. Foucault reconnaît à l'auteur tchèque d'avoir été le seul philosophe contemporain à avoir approfondi le principe ancien de l'epimeleia. Cependant, selon Foucault, sa propre recherche – construite autour de la notion de epimeleia heautou, c'est-à-dire le souci comme mise à l'épreuve, problématisation et stylisation du soi – différerait de celle de Patočka, qui vise plus l'étude de l'epimeleia tes psychés, à savoir l’âme sous le profil ontologique et gnoséologique.Tout d’abord, la thèse de Foucault encourage une analyse de la signification du terme « âme » dans le contexte de la phénoménologie asubjective élaborée par Patočka. En second lieu, elle invite à étudier la notion de « soi » à l’oeuvre dans les derniers textes de Foucault. En interrogeant les rapports entre les processus singulières de subjectivation et le bios en tant que « mode de vie » ou « style d’existence », on arrive à poser le problème de la vie en tant qu’horizon ontologique de l'être en commun. On s’interroge sur la possibilité d’un « souci dubios » qui soit à la fois « lien de vie » et « forme de vie » : souci du bios comme ontologie critique des conditions rendant possible la reconnaissance de la vie en tant que dimension de la co-appartenance, et, en même temps, attitude éthique à se faire charge de sa vulnérabilité.