Thèse soutenue

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Auteur / Autrice : Jeffrey Neil Swartwood
Direction : Élyette Benjamin-Labarthe
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études anglophones
Date : Soutenance le 10/12/2013
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Cultures et Littératures des Mondes Anglophones (Pessac, Gironde)
Laboratoire : Cultures et Littératures des Mondes Anglophones
Jury : Président / Présidente : Daniel Royot
Examinateurs / Examinatrices : Élyette Benjamin-Labarthe, Susanne Berthier-Foglar, Bernadette Rigal-Cellard, Lee Schweninger, Jean-Paul Gabilliet
Rapporteurs / Rapporteuses : Daniel Royot, Susanne Berthier-Foglar

Résumé

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Dans le domaine des études frontalières, des ouvrages théoriques aussi bien qu’historiques ont contribué à élargir le corpus des analyses visant à définir qualitativement et quantitativement les mécaniques de la construction et les interactions de groupes le long de la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. La majorité de ces ouvrages représente soit, historiquement, une apologie de la conquête anglo-américaine de la région frontalière et par là une minimisation de la pluralité de la culture frontalière, ou plus récemment, une déconstruction théorique de la dynamique de la frontière coloniale favorisant les contributions et la condition des minorités, notamment dans le domaine des études hispaniques et Chicano. Dans les deux cas, l’importance des nuances et des spécificités régionales des interactions est minimisée dans l’optique de soutenir des positionnements théoriques ou historiques. Sans chercher à dévaluer ni à négliger ce riche héritage analytique, notre thèse tente de développer le corpus existant d’ouvrages d’études frontalières en se concentrant sur la région de San Diego, Californie, pendant sa période formative allant de la fin du XVIIIe siècle au début du XXe siècle, en se basant sur des développements récents dans de multiples disciplines ainsi qu’en revisitant les sources canoniques. Notre objectif est de répondre à des questions telles que : à la lumière des recherches actuelles, et vue à travers le prisme des représentations des constructions identitaires personnelles et communautaires, la culture régionale historique de San Diego peut-elle être considérée comme étant unique et essentiellement hybride par nature ? Si oui, comment la révision de cette culture historique affecte-t-elle la construction et l’interprétation des théories frontalières contemporaines telles qu’elles s’appliquent à ce site ? Quels sont les implications et les enjeux pour une région qui se développe rapidement - culturellement, économiquement et politiquement ? Afin de répondre à ces questions, une contextualisation historique a été établie se focalisant sur les thèmes d’hybridité et de mixité. Suivent alors une description et une analyse détaillées de la population régionale et des espaces physiques de vie et de travail créés par cette population, en terme de tendance générale mais aussi par l’étude de cas spécifiques de sites architecturels emblématiques et de figures historiques clés pendant chacune des périodes de gouvernance spécifiques : espagnole, mexicaine et états-unienne. Les résultats de ces études sont examinés à travers les points de vue historiques canoniques, et les paradigmes des théories contemporaines d’études frontalières, les confrontant à une discussion plus large et les plaçant dans le contexte des changements démographiques, socio-économiques et politiques actuels. Les résultats de notre étude privilégient une complexification de l’analyse des constructions des interactions et identités le long de la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, avec une reconnaissance croissante des constructions hybrides dans les sphères locales.