Thèse soutenue

La chose pour le dire : mono en japonais contemporain : approche sémantique, syntaxique et énonciative

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Auteur / Autrice : Jean Bazantay
Direction : Laurence Labrune
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Linguistique
Date : Soutenance le 29/10/2013
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cognition, langues, langage, ergonomie (Toulouse ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Gabriel Bergounioux
Examinateurs / Examinatrices : Laurence Labrune, Irène Tamba, Saburo Aoki, Tomoko Higashi
Rapporteurs / Rapporteuses : Irène Tamba, Saburo Aoki

Résumé

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Cette thèse s'attache à décrire et à analyser les différents emplois de mono (chose, objet) en japonais contemporain. Comme le mot français chose, ce terme d’usage très courant a la particularité de ne pas avoir de signifié en propre mais de pouvoir tout aussi bien désigner un objet concret qu’un concept abstrait ou encore une classe d’individus partageant les mêmes traits. Nom « caméléon » aux propriétés référentielles singulières, mono est aussi fréquemment employé à des fins fonctionnelles, voire purement énonciatives.À travers des observations en discours, ce travail précise les contours de ces deux emplois référentiel et fonctionnel et explore la nature de la contribution sémantique de mono à la réalisation de tournures expressives plus ou moins figées.Sur le plan de la méthodologie, nous avons adopté une approche basée sur l’observation de données authentiques que nous avons analysées sous différents angles syntaxiques, sémantiques et énonciatifs. Pour cela nous avons constitué un corpus de travail réunissant des exemples extraits d’articles de journaux, de romans populaires, d’échanges sur internet ou de conversations informelles.Dans la première partie, nous avons cherché à identifier et à décrire les emplois « référentiels » au regard d’autres emplois essentiellement fonctionnels et, pour cela, nous avons exploré la notion de nom formel dont mono est considéré comme un des principaux représentants. Dans la deuxième partie, la tournure en « A-wa C MONO da » a plus particulièrement retenu notre attention pour sa fréquence et ses effets énonciatifs. Nous l’avons d’abord envisagée dans le cadre général de la phrase à prédicat nominal caractéristique du jugement catégorique. Une seconde approche a consisté à envisager « MONO DA » comme un opérateur modal venant surdéterminer une occurrence prédicative. Pour cette analyse, nous nous sommes appuyé sur les travaux de Nishiyama (1985), Kudo (1995, 2002), Teramura (1984, 1999) et Morita (1989).Dans une troisième partie, le point de vue de la modalité a permis de préciser la nature appréciative ou épistémique du jugement. Nous avons également analysé le fonctionnement de la modalité explicative propre aux écrits journalistiques et précisé l’emploi de mono du point de vue de sa contribution à la réalisation d’opérations argumentatives. L’approche pragmatique a enfin éclairé le processus conduisant à l’émergence de valeurs spécifiques dérivées de la valeur axiologique de l’expression d’une tendance générale.Ce travail se termine par une mise en perspective du point de vue de la grammaticalisation des différents emplois observés.