Thèse soutenue

Les ruines de guerre et la nation française (1914-1921)

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Auteur / Autrice : Emmanuelle Danchin
Direction : Annette BeckerLaurence Van Ypersele
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire moderne et contemporaine
Date : Soutenance le 17/12/2012
Etablissement(s) : Paris 10 en cotutelle avec Université catholique de Louvain (1970-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Université Paris Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Philippe Nivet
Examinateurs / Examinatrices : Annette Becker, Laurence Van Ypersele, Philippe Nivet, Marnix Beyen, John N. Horne, Jay Murray Winter
Rapporteurs / Rapporteuses : Marnix Beyen, John N. Horne

Résumé

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Ce travail de thèse porte sur les destructions matérielles de la Grande Guerre et plus particulièrement sur la manière dont la société française s’est emparée des représentations de ruines pour en faire un symbole de douleur. Première conséquence directe et visible d’un conflit, les ruines témoignent de la guerre, de sa conduite, mais aussi des souffrances vécues par les militaires et les populations civiles. De l’artiste officiel rattaché aux armées au simple citoyen non mobilisé, en passant par le soldat anonyme, tous ont évoqué pendant la Première Guerre mondiale les destructions matérielles, les paysages désolés, la terre bouleversée par l’artillerie. Photographiées, dessinées, filmées, exposées à Paris, Londres ou Genève, les représentations de ruines se sont ainsi affichées dans les journaux, ont circulé sous forme de cartes postales et ont été reproduites dans divers ouvrages. Ces représentations iconographiques ont été instrumentalisées dès le commencement du conflit pour appuyer des discours contribuant à mobiliser les populations et à convaincre les pays neutres du bien-fondé de la guerre. Elles sont ensuite devenues une manière de rendre visible le conflit, mais surtout de témoigner de la violence nouvelle de cette guerre d’artillerie. Les descriptions littéraires en firent des corps vivants, blessés, transpositions anthropomorphes des soldats dont on montrait peu les corps. Cibles de la violence des armes, corps symboliques, fragiles, elles incarnèrent donc successivement le corps du combattant, puis le corps sacré de la Nation. La paix revenue, les ruines furent mobilisées une dernière fois pour appuyer les demandes de réparations de guerre. Elles furent aussi honorées par des remises de décorations et valorisées dans les circuits touristiques. Le débat autour des ruines se réduisit alors à un questionnement sur la conservation des vestiges de guerre.