Thèse soutenue

Le personnage gidien : la (ré)conciliation du roman et du mythe.

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Auteur / Autrice : Elsa Dubois
Direction : Bernard Vouilloux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance le 12/10/2012
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CELLF 19e-21e (2014-....)
Jury : Président / Présidente : Didier Alexandre
Examinateurs / Examinatrices : Bernard Vouilloux, Martine Sagaert, Jean-Michel Wittmann

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Gide est aujourd’hui assez peu étudié en France, notamment dans le cycle secondaire, comme si la pensée du « contemporain capital » était devenue ésotérique, voire obsolète. Notre thèse entend montrer la nécessité de lire Gide : déjouant l’enfermement nombriliste majoritairement à l’œuvre dans le XX° siècle finissant et au XXI° siècle commençant, où le Je complaisamment s’observe et de facto empêche l’autre de se dire, notre auteur restaure un âge d’or dans une époque problématique. Inquiéteur certainement, mais dans un but conciliateur, sans aucun doute, Gide parvient à réconcilier le mythe et le roman. Notre thèse montre tout d’abord combien certains mythes, qui obsèdent l’auteur au point d’en devenir personnels, se conjuguent selon la forme romanesque, qu’il lui faut repenser afin d’en déjouer les conventions, les artifices, les écueils. Ainsi, le Je que l’on voit sans cesse à l’œuvre chez Gide se trouve sollicité par cette double motivation personnelle et mythique, donc universelle. En réponse à cette motivation, Gide crée un Je multiforme, protéen, qui parvient à échapper à l’individualité, à la clôture de la définition, ferment de toute séparation. Par les choix narratifs et les options prises dans l’énonciation, par la médiation de ce Je, Gide fonde l’accord du personnage non seulement avec les autres protagonistes, mais aussi avec la diégèse, et surtout avec le lecteur. Persona du théâtre antique et du mythe, sans être pour autant figure imposée et transcendante, le personnage gidien s’oppose à l’individu mythifié et autocentré – qui consacre le désaccord avec le monde pour le plus grand dommage du lecteur – et instaure le mythe humaniste de la personne.