Politiques de la parole filmée dans le cinéma de fiction. A quoi pensent les films quand ils parlent?
Auteur / Autrice : | Jennifer Verraes |
Direction : | Philippe Dubois |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes cinématographiques et audiovisuelles |
Date : | Soutenance le 07/12/2012 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts et médias (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de recherche sur le cinéma et l'audiovisuel (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Laurence Schifano |
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Dubois, Laurence Schifano, Michael Witt, Guillaume Soulez |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Se pourrait-il que le cinéma ne se soit pas mis à parler parce qu’il avait quelque chose à dire, mais afin de faire parler la parole, de la mettre sur écoute, de renseigner les imaginaires discursifs qui configurent notre expérience commune ? Se pourrait-il que le langage soit ainsi inscrit au cœur du septième art, comme il fut au centre des savoirs de la modernité théorique ? Notre époque a inventé les moyens de reproduire techniquement la parole, mais n’a sans doute pas tout à fait pris la mesure de la révolution anthropologique induite par la visibilité exceptionnelle que ceux-ci lui donnent. Nous partons de l’hypothèse qu’il y a une pensée cinématographique du langage et de ses usages, un savoir (esthétique, rhétorique, poétique) qui s’ajoute à la parole dès lors qu’elle est représentée dans les films. Plaçant la parole filmée au centre de l’analyse de quatre fables cinématographiques — Fury (1936) de Fritz Lang, Fail Safe (1963) de Sidney Lumet, Salò (1975) de Pier Paolo Pasolini et Film Socialisme (2010) de Jean-Luc Godard —, ce travail donne à entendre quatre "leçons de langage", interrogeant les puissances et les infortunes de la parole dans un monde persuadé qu’il communique massivement. À quoi pensent les films quand ils parlent ? Entre autres choses, ils méditent la portée sociale et politique des actes de parole.