Thèse soutenue

Les métamorphoses d’Eulenspiegel : réécritures d’un (pré)texte médiéval dans la littérature allemande, 1947-1977

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Auteur / Autrice : Emilie Ains
Direction : Francine Maier-SchaefferWerner Röcke
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes germaniques
Date : Soutenance le 06/12/2011
Etablissement(s) : Rennes 2 en cotutelle avec Humboldt-Universität (Berlin)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues (Rennes)
Partenaire(s) de recherche :  : Université européenne de Bretagne (2007-2016)
Jury : Président / Présidente : Jean-François Candoni
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Hélène Quéval, Alain Cozic

Résumé

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Eulenspiegel est une des rares figures littéraires du XVIe siècle à jouir jusqu’à aujourd’hui d’une renommée considérable en Allemagne. Pourquoi et comment Eulenspiegel demeure-t-il particulièrement présent dans le paysage littéraire allemand après 1945 ? Ce travail se concentre sur des réécritures du recueil de farces Ein kurtzweilig Lesen von Dil Ulenspiegel, l’oeuvre la plus ancienne dans laquelle apparaît Eulenspiegel. L’étude préalable de ce recueil montre que, tel Janus, il présente deux visages : l’un promeut les normes établies, relevant de l’ordre juridique, religieux ou social, tandis que l’autre incite à transgresser ces dernières. L’ambivalence du recueil est due à sa composante comique et à l’absence d’une délimitation claire entre l’autorisé et l’interdit, entre le souhaitable et le répréhensible. L’analyse des transpositions du recueil produites par Bertolt Brecht, Christa et Gerhard Wolf et Thomas Brasch met au jour les procédés employés relevant de l’inter- et de l’hypertextualité, tels que les définit Gérard Genette. L’étude de la Ballade de Günther Weisenborn éclaire les textes de B. Brecht, nourris par l’échange entre les deux auteurs. Cette pièce sert de contrepoint aux autres réécritures pour distinguer les transpositions du recueil et les adaptations de la figure. Les réécritures analysées attribuent à Eulenspiegel, dans des contextes historiques différents, une fonction de résistance combinée à une fonction identitaire. Les métamorphoses d’Eulenspiegel s’inscrivent dans une veine comique de la littérature allemande qui plonge ses racines dans la farce médiévale.