Le mythe à l’épreuve de la rhétorique et de la poétique dans les tragédies de Sénèque : tribune philosophique ou parole universelle ?
Auteur / Autrice : | Marie-Dauphine Caron |
Direction : | Michèle Ducos |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études latines |
Date : | Soutenance le 16/12/2011 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Édition, Interprétation, Traduction des Textes Anciens (Paris, France) |
Jury : | Président / Présidente : Sylvie Franchet d'Espèrey |
Examinateurs / Examinatrices : Charles Guittard, Marie-Hélène François-Garelli |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Par un déplacement de l’action tragique dans la familia qu’il psychologise, Sénèque intériorise la théorie des passions et affirme les bienfaits libérateurs de l’intellection autant sur un plan politique que social et ontologique. Celle-ci, par le respect de la pietas et de la fides, garantit l’équité sociale et préserve la cité du tyran. Par le juste assentiment et une bonne maîtrise du temps, elle préserve le héros du furor et du sentiment tragique de sa condition douloureuse. Le cantonnant dans les bornes du pudor, elle le détourne de la transgression par laquelle le furieux croit se libérer des contingences et le porte à trouver sa joie dans une morale de l’effort et l’adhésion volontaire à son destin. Ces valeurs stoïciennes sont portées par une esthétique du sublime et de l’émotion. Reposant sur l’image et une écriture fluctuante, entre discours suggestif et réalisme épique, elle suscite « l’horreur délicieuse », portant le spectateur vers une analogie cathartique. La théâtralisation du mythe, allégorie des conflits terrifiants de l’homme avec lui-même comme avec le cosmos, se fait parole universelle.