Thèse soutenue

De la dictature de la horde au retour du mythe : la transgression de l'inceste

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Auteur / Autrice : Seltana Aballache
Direction : François Pommier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psycho-anthropologie
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Paris 5

Résumé

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Ce travail de recherche a pour ambition de valider l'hypothèse de la réactivation du mythe de la horde primitive, lorsqu'il y a transgression de l'interdit de l'inceste, et de justifier l'idée que l'inceste n'est pas seulement un crime qui affecte l'identité du sujet, mais qu'il désorganise ce que l'on pourrait appeler l'espace du collectif mythique. Il se développe principalement selon trois axes: le premier proposant une approche anthropologique, avec l'application du concept de la didacture à la horde, la question des interdits et du pouvoir et le mythe envisagé comme capital psychique; le deuxième, s'attachant à dégager l'ontogenèse de l'inceste, traite des réaménagements psychiques, dus à l'impact du traumatisme de l'inceste; le troisième s'intéresse à l'approche sociopolitique qui met en avant la réalité sociale et juridique de l'inceste, ainsi que les formes de résistance de l'humain face à ce traumatisme, d'où un travail sur le collectif dans l'individu, prolongé par une discussion sur la pertinence de la psychanalyse et sur son corps politique. Notre analyse prend alors en compte le collectif dans l'individu; ce qui nous conduit à nous interroger sur le crime contre l'identité du sujet au regard de la trangression de l'interdit de l'inceste, et sur la pensée collective de l'humain. En résumé, ce travail de recherche articule ces trois moments que sont le collectif, le sujet et la réalité. Ces trois parties, anthropologique (le collectif), ontogénétique (le sujet individuel) et sociopolitique (la réalité), accompagnent en quelque sorte la traversée temporelle psychique que parcourt un sujet à l'occasion de la trangression de l'inceste. Le travail d'analyse clinique s'est orienté vers la dynamique groupale intégrant l'expérience du collectif face à l'inceste; le groupe s'imposant comme axe de la pensée (différence des générations, des sexes). L'analyse du transfert et du contre-transfert est envisagée sous l'angle de la colère, de l'errance et de l'humour, comme moyens de résister à la violence.