Thèse soutenue

Contribution à la connaissance des auteurs de violences conjugales et de la prévention des actes de violences : les groupes d’auteurs de violences conjugales

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Auteur / Autrice : Jacques Laporte
Direction : Annik Houel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie. Psychologie sociale
Date : Soutenance le 25/06/2010
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'éducation, psychologie, information et communication (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Groupe de recherche en psychologie sociale
Jury : Président / Présidente : Abdelhafid Hammouche
Examinateurs / Examinatrices : Marie Hazan, Jean-Pierre Durif-Varembont, Gérard Neyrand

Résumé

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Les faits de violences conjugales constituent un phénomène social d’importance. Les auteurs de ces faits ne sont la plupart du temps, ni des monstres, ni des pervers, ni même des malades mentaux. Nous avons constaté que trois sortes de facteurs sont déterminants dans la population étudiée, celle de 400 personnes mises en cause pour faits de violences conjugales. Ces trois catégories de facteurs étaient les suivants : sociaux et culturels, les attentes et les attitudes de chaque partenaire au sein du couple et enfin les facteurs intrapsychiques. Pour les facteurs sociaux et culturels, nous avons mis en évidence la notion de déprivation psychosociale. Quant aux attitudes du conjoint au sein du couple, elles s’articulent autour d’une double tendance indépendance-dépendance. Pour les conjointes, nous avons mis en évidence des attitudes de maternalité. Enfin, l’ensemble des processus psychiques des auteurs de violences conjugales rencontrés, s’ordonnent dans une polarité narcissique-identitaire. Face aux violences conjugales, la société met en œuvre un processus judiciaire obéissant à un arsenal juridique de plus en plus nourri. Depuis les années quatre-vingt-dix, sont nés des dispositifs de prise en compte de ces auteurs. Le dispositif VIRAGE, né en 2002 à Saint-Etienne (Loire) par la volonté de deux structures, une associative et l’autre hospitalière, est un de ceux-là. Quels sont les effets et limites des groupes mis en place par ce dispositif ? Si les effets de tels groupes sur la récidive ne sont pas probants, par contre ils s’avèrent pertinents sur l’expression, les représentations, la reconnaissance des faits, la compréhension de la sanction, le renouage des liens notamment avec les enfants, l’ouverture à d’autres modes de communication.Les limites sont celles d’un dispositif ayant pour intention des changements. Ce dispositif que nous avons qualifié d’encadrement social, selon un modèle psycho-éducatif, ne doit pas être assimilé à un processus judiciaire car il changerait fondamentalement de positionnement. Nous proposons à la fin de la thèse un programme de prévention tenant compte de ces acquis.