Thèse soutenue

Influence du lexique et de la syntaxe sur la reprise pronominale : exemple de ça

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Auteur / Autrice : Marie-Pierre Sales
Direction : Sylvain Kahane
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Paris 10

Résumé

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L’objectif de ce travail est de proposer une description de ça, sans en voir une simple variante familière de cela, puisque les deux formes ne commutent pas dans tout contexte. Une analyse diachronique permet en effet de montrer que deux unités sont à l’origine de ça : ce, pronom tonique de l’ancien français (progressivement renforcé par là) et çà, adverbe de lieu s’inscrivant dans le paradigme ci, çà, là. Cette double origine permet de justifier le fonctionnement syntaxique actuel du morphème ÇA et nous autorise à séparer deux unités ÇA1 (pronominal) et ÇA2 (adverbial). Pour autant une telle distinction ne peut être maintenue puisque des cas de recouvrement existent dans des structures (il est plus gros que ça ; qui ça ?; il fait ci et ça) pour lesquelles il est difficile de décider si ça joue le rôle d’un anaphorique ou d’un intensifieur. Par ailleurs, notre étude a pour but de relier le fonctionnement de ça au processus de figement. Notre volonté est de décrire la construction en ça V (illustrée par ça vend bien !) puis de distinguer trois niveaux de figement lorsque ça se trouve en position de sujet : ça me fait une belle jambe (1er niveau), ça craint (2e niveau : semi-figement), ça barde (3e niveau : locution). En définitive, notre description de ça reposant sur la distinction de deux unités et sur le figement, nous invite à rattacher ça à tout un paradigme lexical : ce, ceci, cela, celui-ci, celui-là, ci, là, ce N-là.