Thèse soutenue

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Auteur / Autrice : Ingvill Thorson Plesner
Direction : Jean BaubérotEivind Smith
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences religieuses
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Paris, EPHE en cotutelle avec Universitetet i Oslo
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : École pratique des hautes études. Section des sciences religieuses (Paris)

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les questions principales de la thèse sont les suivantes: L’État doit-il rester neutre sur toutes les questions religieuses – et si oui, dans quel sens ? a thèse comporte une analyse théorique et comparative, de même qu’un débat normatif sur un concept – la neutralité de l’État eu égard à la religion – et sa relation à l’égard du droit à la liberté de croyance et de religion. L’analyse est basée sur une méthodologie combinatoire : analyse du concept (chapitre 2) ; méthode comparative des applications juridiques (chapitre 3) ; analyse de la loi appliquée aux droits de l’homme en matière de liberté de croyance et de religion en invoquant des traités internationaux et des cas (affaires juridiques) (chapitre 4) ; et analyse éthique des valeurs constitutives et des dilemmes émergeant y afférant (chapitre 5). La présentation des conclusions principales de cette thèse (chapitre 6) est distinctivement associée à des perspectives juridiques versus éthiques et fournit des implications aboutissant à des débats nationaux tout autant que des discours internationaux sur les droits de l’homme. Le chapitre final (chapitre 7) démontre dans quelle mesure les conclusions de la thèse donnent lieu à des débats sur d’autres concepts, tels que le « sécularisme »; il souligne d’autre part à quel point la clarification des principes importe – tels que la neutralité et le sécularisme – pour que concrètement la pertinence de débats théoriques continuels tout autant qu’apolitiques puisse exister. Dans le débat, la doctrine juridique etc. , le terme « neutralité » est utilisé de différentes manières, sans définition précise et/ou cohérente. Même la Cour européenne des Droits de l’Homme emploie ce terme sans spécifier ce qu’elle entend par « neutralité ». Parfois, les utilisateurs du terme estiment qu’il n�������a qu’une seule acception et que son explication est donc inutile. Ce flou peut avoir des conséquences importantes pour la compréhension et la solution des enjeux actuels. Après analyse des textes philosophiques et juridiques, le terme semble comporter plusieurs acceptions légitimes, telles que l’indifférence, l’impartialité (en différentes versions) et la non-ingérence. Lorsqu’on parle de « neutralité », on devrait en expliquer davantage le sens. ’analyse amène à la conclusion qu’un État parfaitement « neutre » (dans le sens d’une séparation État/religion totale et/ou d’une équité parfaite des relations de l'État vis-à-vis des différentes religions) est impossible, et que les droit de l'homme tels que consacrés par le droit conventionnel ne l'impose pas. Pourtant, différentes raisons éthiques devraient inciter l’État à se montrer « neutre » dans certaines acceptions du terme (impartialité substantive concernant la liberté de religion ou de croyance, et non-ingérence de l’État dans la religion en tant que telle), mais pas dans d’autres (notamment indifférence et non-ingérence des religions dans les affaires publiques/privatisation de la religion). Par conséquent, la séparation entre l’État et les religions doit être claire (surtout par rapport à la distinction entre leurs domaines respectifs de compétences) sans être trop stricte or rigide (surtout pas au sans de réduire le phénomène religieux à une chose seulement privée), tout en accordant une égalité substantive des droits quelles que soient les convictions religieuses et de conscience, notamment pour toutes les questions relatives à la liberté de religion ou de croyance.