Thèse soutenue

La littérature et les camps : représenter, penser, transmettre l’événement

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Auteur / Autrice : Yannick Malgouzou
Direction : François-Charles GaudardPatrick Cabanel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Toulouse 2

Résumé

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Ce travail de thèse a pour ambition de penser la communication et la transmission de l’expérience des camps dans le cadre d’une théorie philosophique de l’événement appliquée aux études littéraires. Nous désirons faire de la critique littéraire un lieu de confrontation entre différents champs disciplinaires pour ériger une méthodologie nouvelle, apte à articuler le discours et la pratique littéraires à la dynamique historique et herméneutique ouverte par l’événement. Ainsi reviendrons-nous sur les modes de communication et d’appréhension initiaux de l’expérience des camps pour spécifier la nature et l’originalité du geste littéraire dans un contexte qui tend à privilégier l’image et le témoignage brut comme vecteurs principaux de communication. Nous analyserons et problématiserons ensuite le devenir-mémoire de l’événement par l’étude d’un corpus de sept revues littéraires (parmi les plus célèbres citons Les Temps Modernes et Esprit) et par l’analyse d’un large corpus d’œuvres littéraires (Marguerite Duras, Maurice Blanchot, Georges Perec ou plus récemment François Bon ou Amélie Nothomb etc. ) : nous reviendrons alors sur ses modes de visibilité et d’intelligibilité et développerons l’idée d’une herméneutique concentrationnaire et génocidaire qui tend à faire de l’événement un principe moteur dans l’élaboration d’esthétiques nouvelles et dans la capacité de la littérature à enrichir le monde de significations nouvelles. Enfin notre travail s’achèvera sur la mise en relief d’un ordre du discours qui rend difficile l’absorption culturelle et la transmission artistique et fictionnelle de l’événement. Ce versant d’analyse nous permettra alors d’opposer au rapport problématique et présentiste de la société à l’événement l’idée d’une patrimonialisation ouverte, tournée vers les usages futurs de l’événement.