L'émergence de la chimie du solide en France (1950-2000) : de la formation d'une communauté à sa dispersion
Auteur / Autrice : | Pierre Teissier |
Direction : | Bernadette Bensaude-Vincent |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Epistémologie, histoire des sciences et des techniques |
Date : | Soutenance le 12/12/2007 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Jury : | Président / Présidente : Hervé Arribart |
Examinateurs / Examinatrices : Bernadette Bensaude-Vincent, Hervé Arribart, Ernst Homburg, Terry Shinn | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Ernst Homburg, Terry Shinn |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Comment émerge une discipline scientifique centrée sur un état de la matière, le solide ? Cette thèse décrit la formation et le devenir d’une communauté scientifique en France dans la deuxième moitié du XXe siècle. En 1950, le solide relève de plusieurs disciplines – physique, métallurgie, cristallographie, chimie – et concerne plusieurs industries – verres, céramiques, métaux. En chimie minérale, la chimie de l’état solide cherche à embrasser tous les solides, de l’organique au minéral, de la surface au volume. Avec l’essor de la recherche publique des années 1950 et 1960, et la demande industrielle en matériaux, de plus en plus de minéralistes se focalisent sur le cristal minéral en volume. Deux axes cimentent la communauté de chimie du solide : un récit oral partagé qui fonctionne comme mythe fondateur et une pratique commune impliquant les hautes températures, la diffraction des rayons X et la relation structure-propriétés. À la fin de la décennie 1970, la chimie minérale disparaît ; la chimie du solide forme une institution à l’identité disciplinaire forte malgré des disparités locales et familiales. Sur la troisième période, de 1980 à 2000, les solidistes s’ouvrent à d’autres courants : synthèse à basse température, mise en forme, solides exotiques, modélisation. L’identité communautaire s’efface devant la multiplication des référents individuels et se disperse suivant une chimie des solides plurielle. La chimie du solide française est-elle spécifique en Europe ? La France et l’Allemagne ont œuvré à la construction d’une communauté européenne, qui, par son organisation, se distingue du modèle américain, focalisé sur la science des matériaux et l’interdisciplinarité.