Thèse soutenue

Le cheval chez les Iakoutes chasseurs et éleveurs : De la monture à l'emblème culturel

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Auteur / Autrice : Emilie Maj
Direction : Roberte Hamayon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences religieuses
Date : Soutenance en 2007
Etablissement(s) : Paris, EPHE
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : École pratique des hautes études (Paris). Section des sciences religieuses

Résumé

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Au nord-est de la Sibérie, les Iakoutes, venus de la région du Baïkal il y a moins de sept siècles, élèvent chevaux et bovins sur les alaas, dans les vallées et la taïga sur le cours inférieur du fleuve Léna. La bibliographie en russe concernant ce peuple est très riche et comprend des récits de voyageurs, des comptes rendus d’administrateurs et des analyses et descriptions d’ethnographes antérieurs à 1917, mais également datant de la période communiste et des années postsoviétiques. L’analyse rhétorique est alimentée par les sources occidentales, parmi lesquelles les travaux d’Evelyne Lot-Falck, de Laurence Delaby et de Roberte Hamayon sur les peuples de Sibérie ainsi que ceux de Jean-Pierre Digard sur le cheval et la domestication. Cousins des peuples cavaliers turco-mongols d’Asie centrale, les Iakoutes affirment leur appartenance à cet ensemble tout en mettant en avant leur originalité. Concevant leur cheval davantage comme un animal de la forêt que comme du simple bétail, ils en pratiquent l’élevage tout en préservant son caractère « sauvage ». Dans un système domesticatoire qui ne tente pas de soumettre l’animal, celui-ci occupe, aussi bien dans les faits qu’à travers les symboles, une place entre animal domestique et bête sauvage. […] L’exemple Iakoute démontre l’importance de la figure du cheval dans le système de pensée d’un peuple chasseur et éleveur de Sibérie, ainsi que le parallélisme entre l’amoindrissement de la fonction utilitaire d’un artefact et le renforcement de la symbolique dont il est le support.